Les proches de Normand Meunier, les partis d’opposition ainsi que l’organisme Moelle épinière et motricité Québec réclament d’une même voix une enquête indépendante sur le décès de M. Meunier, cet homme qui a reçu l’aide médicale à mourir après avoir développé des plaies de lit lors de son passage en janvier à l’urgence de Saint-Jérôme.
« Depuis le début de cette sordide histoire, le fait que cette enquête soit confiée au CISSS, qui est responsable de ce fiasco, me cause un grave problème éthique. Aujourd’hui, nous demandons au ministre Dubé d’agréer à la requête de Mme Brousseau et de procéder à une enquête indépendante. La famille de M. Meunier mérite des réponses, et nous devons collectivement nous assurer que cela ne se reproduise plus. » demande Vincent Marissal, responsable solidaire en matière de Santé.
Pour Elisabeth Prass, porte-parole de l’opposition officielle en matière de services sociaux et pour les personnes vivant avec un handicap ou avec le spectre de l’autisme : « Il est alarmant de réaliser que cette fin tragique aurait pu être évitée si nos services d’urgence avaient été équipés de matelas adaptés et si les professionnels de la santé avaient administré les soins nécessaires pour sa condition. Dans quelle sorte de société vivons-nous lorsque nous allons à l’hôpital pour traiter une maladie et que nous en ressortons avec une autre, causée par une maltraitance organisationnelle ? Cela est inacceptable. Le gouvernement doit prendre acte de cette tragédie et instaurer des protocoles pour prévenir de telles situations. ».
« Il nous semble évident que cette tragédie aurait pu être évitée. Seule une enquête indépendante nous semble pouvoir jeter un éclairage objectif sur la chaîne des événements, dans une perspective élargie sur la prestation de soins. Seule une analyse approfondie est susceptible d’apporter des réponses satisfaisantes à la famille de M. Meunier, mais surtout de dresser des constats et fournir des recommandations permettant de nous assurer que cela ne se reproduise plus, ni dans les Laurentides, ni ailleurs dans le réseau. » ajoute Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti Québécois en matière de Santé et services sociaux.
Mme Sylvie Brosseau, conjointe de feu M. Normand Meunier, était aux côtés des partis d’opposition pour réitérer la nécessité d’agir et s’assurer que le décès de son conjoint ne soit pas en vain : « Les derniers mois de Normand ont été d’une souffrance intenable. S’il a demandé l’aide médicale à mourir, c’est parce qu’il n’avait pas d’autres choix, compte tenu de son état de santé. Tout cela est arrivé par manque de soins appropriés, par manque de matériel adéquat, par manque d’organisation minimale et par manque d’empathie. Je demande une enquête indépendante pour que les choses changent et que la mort de Normand ne soit pas arrivée en vain. »
De son côté, M.Walter Zelaya, directeur général de Moelle épinière et motricité Québec, insiste sur la nécessité d’une enquête indépendante : « Les personnes en situation de handicap qui se rendent dans les hôpitaux ne reçoivent pas toujours les soins appropriés ce qui hypothèque davantage leur santé, et, parfois, ce qui met à risques leur vie. C’est inacceptable que cela se passe dans le réseau de la santé. Une enquête indépendante est donc nécessaire pour faire la lumière sur tout ce qui s’est passé dans le cas de M Meunier. Et surtout pour tirer les leçons nécessaires afin que plus jamais une personne lourdement handicapée ne meure dans une urgence faute de soins appropriés. »