Égalité hommes-femmes : le gouvernement canadien n’en fait pas assez, selon la présidente de la Fédération des femmes du Québec
par
Véronick Talbot, collaboratrice, engagée dans le cadre de nombreux projets d'étudiants de Tolerance.ca
Le représentant du gouvernement canadien a pris la parole devant la Commission des Nations unies sur la Condition de la femme, le 29 février dernier. Il a alors affirmé vouloir adopter « une approche plus ciblée pour la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes et ce, afin d’atteindre des résultats réels et mesurables ».
Le gouvernement a d’ailleurs démontré son intérêt pour cette cause dans son dernier budget dévoilé le 26 février 2008, dans lequel un Plan d’action visant l’égalité entre les hommes et les femmes a été annoncé. Toutefois, selon la Fédération des femmes du Québec, le gouvernement n’en fait pas assez, ce qui explique qu’en 2008, les femmes gagnent en moyenne 71 cents pour chaque dollar gagné par les hommes. « Le gouvernement fédéral doit faire en sorte que l'égalité des femmes devienne réalité, a déclaré Michèle Asselin, présidente de la Fédération. Ni au Québec, ni au Canada, cet objectif n'est chose faite ! Les femmes demeurent sous représentées sur la scène fédérale, avec seulement 21% de députées. D'ailleurs, dans la classification des pays sur la qualité de vie et l'atteinte de l'égalité des femmes, le Canada est systématiquement en train de perdre du terrain. »
Madame Asselin s’est aussi permis de critiquer le budget du gouvernement fédéral, qui en plus de favoriser les grandes entreprises en leur donnant une réduction d’impôts, au détriment des familles qui devront compenser pour cette réduction, ne tient pas assez compte de la femme dans la société d’aujourd’hui, selon la présidente de la Fédération. « D'un point de vue d'ensemble, le budget est une véritable catastrophe pour les femmes. En fait, il s'agit là d'un budget pour les riches ! A titre d'illustration, on fait mention du mot « femmes » seulement 6 fois dans le texte, tandis que l'on fait référence aux corporations 119 fois » a-t-elle souligné. Elle se dit aussi déçue que le Canada n’ait pas mentionné l’importance des groupes de femmes, qui jouent un rôle essentiel dans la promotion de l’égalité des femmes au pays et sur la scène internationale, lors de la Commission des Nations unies sur la Condition féminine, alors que même le Secrétaire général des Nations unies a reconnu que ces groupes sont essentiels.
Soulignons d’ailleurs que le Comité des droits économiques, sociaux et culturels et le Comité pour l'élimination de la discrimination envers les femmes a aussi vertement critiqué l’inaction du gouvernement canadien.
Bref, il s’agit d’un débat à suivre, qui va certainement prendre davantage de place dans les médias au cours des prochains jours, à cause de la Journée internationale de la femme, le 8 mars prochain.