Près de 5 millions de Canadiens souffrent d'hypertension

Selon les données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), près du cinquième (19 %) des Canadiens de 20 à 79 ans, ce qui représente environ 4,6 millions de personnes, faisaient de l'hypertension. En outre, 20 % avaient une tension artérielle les classant dans la fourchette de préhypertension, et 61 % avaient une tension artérielle normale.

Ces résultats sont fondés sur des données issues de mesures directes, automatisées, de la tension artérielle et sur des données autodéclarées concernant la prise de médicaments contre l'hypertension recueillies durant le cycle 1 de l'ECMS, qui a été réalisé de mars 2007 à février 2009.

Menée en partenariat avec Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, l'ECMS est l'enquête la plus complète comportant des mesures physiques directes jamais réalisée au Canada. Elle comprend un large éventail de mesures directes conçues pour évaluer les niveaux de condition physique et d'activité, l'état nutritionnel, l'exposition aux contaminants présents dans l'environnement, la situation concernant les maladies infectieuses, la santé bucco-dentaire, la capacité pulmonaire, la fréquence cardiaque et la tension artérielle.

L'ECMS fournit des données qui permettent d'estimer la prévalence de l'hypertension, la sensibilisation à ce problème et son contrôle. Les dernières données de ce genre reposant sur des mesures directes de la tension artérielle provenaient d'enquêtes réalisées dans chaque province entre 1985 et 1992.

Environ 80 % des 4,6 millions d'adultes hypertendus étaient traités par antihypertenseurs (médicaments contre l'hypertension). Chez les deux tiers (66 %) de ces personnes, le médicament administré était un moyen efficace de contrôler l'hypertension.

Durant le cycle 1 de l'ECMS, la tension artérielle a été mesurée directement chez tous les participants à l'enquête, dont 3 514 étaient âgés de 20 à 79 ans. Les données ont été pondérées afin qu'elles soient représentatives des 23,7 millions d'adultes appartenant à cette tranche d'âge.

Les personnes dont la tension artérielle systolique était égale ou supérieure à 140 millimètres de mercure (mm Hg) ou dont la tension diastolique était égale ou supérieure à 90 mm Hg, ou celles qui ont déclaré qu'elles avaient pris des médicaments contre l'hypertension au cours du mois qui a précédé l'enquête ont été considérées comme faisant de l'hypertension.

Des études antérieures ont montré que l'hypertension est un facteur de risque de maladie cardiaque, de maladie cérébrovasculaire et d'autres maladies vasculaires. L'hypertension est aussi une cause majeure d'incapacité et de décès.

Cette étude fournit des estimations repères des niveaux de tension artérielle chez la population adulte, ainsi que des estimations de la prévalence de l'hypertension selon le sexe et le groupe d'âge. Des estimations de la sensibilisation à l'hypertension ainsi que du traitement et du contrôle de cette dernière sont également présentées.

Chez le tiers restant (1,6 million) d'adultes hypertendus (qui représentaient 6,6 % de la population adulte), l'hypertension n'était pas contrôlée, ce qui signifie que leur tension artérielle demeurait dans la fourchette d'hypertension. Parmi les personnes dont l'hypertension n'était pas contrôlée, 4 sur 10 étaient traitées au moyen d'un antihypertenseur, mais leur tension artérielle demeurait trop élevée, 1 sur 10 savait qu'elle faisait de l'hypertension, mais ne prenait aucun médicament, et environ la moitié (762 000 personnes) d'entre elles n'avaient pas conscience de leur problème.

Prévalence presque identique chez les hommes et chez les femmes

La prévalence de l'hypertension était presque la même chez les membres des deux sexes, à savoir 19,7 % chez les hommes et 19,0 % chez les femmes. Toutefois, les hommes étaient moins susceptibles que les femmes d'être au courant de leur état.

La prévalence de l'hypertension augmentait fortement avec l'âge. Chez les personnes de 20 à 39 ans, environ 2 % d'adultes étaient hypertendus. Parmi le groupe des 40 à 59 ans, le pourcentage était de 18 %. Enfin, dans le groupe des 60 à 79 ans, plus de la moitié (53 %) avaient une tension artérielle mesurée tombant dans la fourchette de l'hypertension ou prenaient un médicament contre l'hypertension.

Les pourcentages d'adultes hypertendus chez lesquels l'hypertension était contrôlée au moyen de médicaments étaient semblables chez les deux sexes, soit 67 % d'hommes et 65 % de femmes. Il en était ainsi même si le pourcentage d'hommes hypertendus prenant un antihypertenseur (76 %) était plus faible que celui observé pour les femmes hypertendues (83 %).

Parmi les femmes hypertendues qui prenaient un antihypertenseur, 18 % avaient une tension artérielle qui demeurait non contrôlée, alors que chez leurs homologues masculins, la proportion était de 10 %.

Cette différence de contrôle de la tension artérielle entre les hommes et les femmes ne se manifestait que chez les personnes âgées. Par exemple, parmi le groupe des 60 à 69 ans qui prenaient un médicament antihypertenseur, la proportion dont la tension artérielle n'était pas contrôlée était de 19 % chez les femmes comparativement à 7 % chez les hommes.

Un cinquième des adultes figurent dans la fourchette de préhypertension

Un pourcentage important d'adultes avaient une tension artérielle mesurée qui les plaçait dans la fourchette de préhypertension définie conformément aux normes internationalement reconnues, à savoir une tension artérielle systolique de 120 à 139 mm Hg, ou une tension artérielle diastolique de 80 à 89 mm Hg. La préhypertension est associée à un risque accru de maladie cardiovasculaire et est un prédicteur important de l'hypertension.

Environ 20 % de personnes de 20 à 79 ans avaient une tension artérielle comprise dans la fourchette de préhypertension. La prévalence de la préhypertension était plus élevée chez les hommes (25 %) que chez les femmes (15 %).

Les données de trois cycles supplémentaires de l'ECMS seront diffusées en 2010. Des données de laboratoire ayant trait à la santé cardiovasculaire, aux marqueurs des maladies chroniques et des maladies infectieuses, ainsi qu'à l'état nutritionnel seront diffusées au printemps. Elles seront suivies durant l'été par des données sur des mesures de l'exposition aux contaminants présents dans l'environnement, et à l'automne, par des données sur l'activité physique mesurée directement.

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