Tolerance.ca
Directeur / Éditeur: Victor Teboul, Ph.D.
Regard sur nous et ouverture sur le monde
Indépendant et neutre par rapport à toute orientation politique ou religieuse, Tolerance.ca® vise à promouvoir les grands principes démocratiques sur lesquels repose la tolérance.

Davos. Le Canada prône la transparence et une réglementation efficace

« Je crois que le système canadien fait deux choses qui devraient guider les travaux futurs dans ce domaine. Premièrement, nous devons promouvoir une réglementation nationale suffisamment solide pour éviter la répétition d’une crise comme celle que nous avons connue l’année dernière. Je crois aussi que de tels systèmes nationaux devraient être sujets à un examen international afin d’en assurer la transparence et de réduire les risques pour l’économie mondiale. Faire moins que cela exposerait l’économie à des risques inutiles. En fait, si nous ne réglons pas le problème d’une réglementation inadéquate, je crois que les conséquences pourraient être pires qu’avant la crise. » Stephen Harper, premier ministre du Canada.
___________________
 

Abonnez-vous à Tolerance.ca


Le Premier ministre Stephen Harper a fait la déclaration suivante aujourd'hui, au Forum économique mondial, à Davos, en Suisse :

« C’est formidable d’être ici à Davos et d’avoir la possibilité de contribuer à vos discussions sur certains des enjeux vitaux auxquels le monde est confronté aujourd’hui. Certains d’entre eux sont complexes et peuvent à l’occasion sembler abstraits. Mais pour les simples citoyens, partout dans le monde, la substance de ce dont nous parlons ici se traduit en réalités simples comme une maison, de la nourriture sur la table, une vie meilleure pour leurs enfants. C’est donc un débat important, et nous sommes ravis d’y participer.

« J’aimerais souhaiter la bienvenue à d’autres membres de la délégation canadienne, mes amis et collègues, le ministre des Finances Jim Flaherty et le ministre du Commerce international Peter Van Loan, de même que le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney. Bienvenue à tous, et merci d’être ici.

« J’aimerais aussi prendre un moment pour féliciter personnellement le professeur Schwab, pour le quarantième rassemblement de votre œuvre, le Forum économique mondial. Vous avez choisi comme devise ‘’Améliorer le monde’’. Peu de ceux qui se sont fixés un but aussi noble ont de meilleures raisons d’être satisfaits de leurs réalisations.

« Concevoir une institution comme celle-ci nécessitait de la perspicacité. La mettre en place nécessitait de la détermination. Mais l’entretenir en tant que podium où des leaders politiques et du monde des affaires peuvent faire progresser la politique publique en s’adressant à leurs pairs du monde entier – c’est un accomplissement formidable. Cher Professeur, cette rencontre vous rend hommage.

« Professeur, bien que beaucoup de temps ait passé depuis la première rencontre de ce Forum, il y a quarante ans, les circonstances actuelles ont quelque chose en commun avec le monde de 1971. Les économies étaient en déroute. Les institutions régissant les finances internationales n’arrivaient pas à évaluer l’ampleur de la crise. Et peu importe où on regardait, partout dans le monde, c’était le trouble.

« Tout comme aujourd'hui. Cette dernière crise a frappé alors que le monde était déjà aux prises avec des défis immenses : d’importants déséquilibres courants, une population vieillissante dans les économies avancées, la violence, le terrorisme et, bien sûr, les éternels problèmes de la pauvreté et du sous-développement. Il y a toujours quelque chose. Mais il ne faut jamais cesser d’essayer d’améliorer le monde.

« Donc, en juin, quand le Canada accueillera les leaders du G20 et du G8, à Toronto et à Muskoka respectivement, notre but sera de travailler avec nos partenaires afin de trouver des solutions pratiques et durables. Au cours des prochaines minutes, j’aimerais parler de certains principes qui guideront le gouvernement du Canada – et, espérons-le, les discussions à ces Sommets – sous notre thème : Reprise et nouveaux débuts.

« Permettez-moi de parler du G20 qui, à Pittsburgh, a été officiellement désigné comme étant le principal forum mondial de coopération économique.

« À ce titre, il réussira ou non, au cours des mois à venir, à démontrer le même esprit de coopération que nous avons vu cette dernière année. J’ai bon espoir.

« À Washington en novembre 2008, les leaders du G20 ont répondu à l’effondrement financier général et à la récession mondiale par des actions rapides, décisives et coordonnées. Au Sommet de Londres en avril 2009, ces mesures ont été élargies, avec une insistance particulière sur les États les plus vulnérables, et à Pittsburgh, les graines d’une nouvelle ère de croissance équilibrée et durable ont été semées.

« Si je peux me permettre d’évoquer un souvenir personnel, ce que j’ai vu au Sommet de Washington m’a beaucoup impressionné. Des pays dont les intérêts ont souvent été opposés, des nations avec des traditions de gouvernance différentes, des rivaux, même d’anciens ennemis, se sont unis pour régler des problèmes communs avec une volonté commune. Dans cette économie mondialisée, ils ont reconnu qu’un gouffre allait bientôt les engloutir tous. Aussi, ces quelques vingt leaders, représentant tous des États souverains, se sont entendus sur des mesures communes et synchronisées afin de voguer ensemble vers des eaux plus calmes.

« Des différends idéologiques ont été mis de côté. De vieilles hostilités n’ont pas été réveillées. Au fait, si vous étiez venus d’une autre planète, vous n’auriez jamais pu deviner quels pays avaient passé des décennies embourbés dans l’hostilité. On peut appeler ça la camaraderie du bateau de sauvetage.

« Mais, Mesdames et Messieurs, alors que le voile s’est brièvement levé, j’ai pu voir le leadership mondial à son meilleur. L’aperçu d’un avenir plein d’espoir, où nous agissons ensemble pour le bien de tous. Le monde que nous tentons de bâtir depuis 1945. Le monde que nous voulons pour nos enfants et petits-enfants. C’est possible si nous agissons ensemble. C’est la ‘’souveraineté éclairée’’.

« Je crois que l’entente à Washington nous permis d’éviter le cataclysme qui, autrement, nous aurait frappés. Cependant, une entente sur la façon d’agir n’est qu’un début. Ce sont les actes qui comptent.

« Aussi, quand le G20 se réunira à Toronto, les discussions devraient porter moins sur de nouveaux accords que sur le respect des accords existants. Moins sur de grandes promesses que sur des résultats concrets. Moins sur des intérêts personnels, au nom de la souveraineté, que sur une vision élargie d’intérêts mutuels, où tous peuvent croître et prospérer. Une souveraineté éclairée, au service d’intérêts éclairés.

« Pour être bref, le vrai test des progrès du G20 sera d’assurer qu’il crée et entretient parmi ses membres un sens des responsabilités partagé envers l’économie mondiale.

« Car, même si la puissance phénoménale des marchés de générer et de distribuer des richesses parle d’elle-même, nous savons aussi que les marchés ont besoin d’être gouvernés. Pour la nouvelle économie mondiale, nous avons le G20.

« Maintenant, alors que nous traversons les derniers stades de la récession, et embrassons la reprise, il y a trois domaines où les actions du G20 resteront vitales : la réforme du secteur financier, les programmes de relance et les stratégies mondiales de croissance et commerciales.

« Permettez-moi de commencer par la réforme de la réglementation du secteur financier. C’est un point central depuis Washington parce qu’après tout, nous savons tous que les ratés de ce secteur, et la contagion mondiale, ont déclenché la crise.

« Comme nombre d’entre vous le savez, le Canada ne faisait pas partie du problème. Les banques canadiennes avaient des ratios de levier financier sains, et avaient largement évité les actifs toxiques. Aucune institution financière majeure n’a fait faillite au Canada, et aucune n’a eu besoin de subventions gouvernementales. En conséquence, le Canada a aujourd'hui l’un des plus grands secteurs financiers du monde, et il est entièrement privé.

« J’aimerais souligner que des observateurs réputés ont noté cet avantage canadien. Cette année, votre propre éminente institution, le Forum économique mondial et, plus récemment, le Moody’s Investors Service, ont tous deux indiqué que les banques canadiennes sont les plus solides du monde.

« Le Fonds monétaire international a dit que le secteur financier canadien a fait preuve d’une stabilité remarquable dans la turbulence mondiale, grâce en grande partie à une supervision et une réglementation solides. C’est sans aucun doute en partie pourquoi le Canada a coprésidé la réforme de la réglementation du secteur financier lors de la première rencontre du G20 à Washington.

« Le Canada a maintenu des systèmes actifs de réglementation prudente et mesurée. Mais nous ne disons pas que notre système est parfait. L’absence d’un organisme unique de réglementation des valeurs mobilières est une lacune évidente. La grande majorité de nos provinces cherchent actuellement à combler cette lacune.

« Nous avons également été obligés de renforcer les critères sur les garanties d’assurance hypothécaire par le gouvernement. Mais dans l’ensemble, la performance du secteur pendant la crise a démontré l’efficacité de l’approche du Canada. Dans le cadre de notre coprésidence du G20 cette année, nous voulons insister sur l’adoption de pratiques de réglementation similaires dans le monde entier.

« Je crois que le système canadien fait deux choses qui devraient guider les travaux futurs dans ce domaine. Premièrement, nous devons promouvoir une réglementation nationale suffisamment solide pour éviter la répétition d’une crise comme celle que nous avons connue l’année dernière.

« Je crois aussi que de tels systèmes nationaux devraient être sujets à un examen international afin d’en assurer la transparence et de réduire les risques pour l’économie mondiale. Faire moins que cela exposerait l’économie à des risques inutiles. En fait, si nous ne réglons pas le problème d’une réglementation inadéquate, je crois que les conséquences pourraient être pires qu’avant la crise.

« Si, après une période de stabilité renouvelée, les institutions peuvent retourner aux pratiques irresponsables qui ont engendré la crise, qu’aurons-nous appris ? Une très mauvaise leçon : un comportement imprudent est permis parce que les gouvernements finissent par en assumer les conséquences.

« Cela, Mesdames et Messieurs, serait un précédent très dangereux. Voilà pourquoi la réglementation du secteur financier doit être adéquate. Mais aussi, le Canada croit que la réglementation du secteur financier doit viser les bons objectifs et ne pas être excessive.

« Je comprends pourquoi certains cercles réclament une telle approche. Dans des situations très différentes de celle du Canada, alors que de grosses faillites bancaires ont nécessité des subventions publiques, alors que la population a souffert pendant que les responsables semblaient en sortir indemnes, il est clair qu’il existe une certaine colère et une volonté de mesures sévères, voire de représailles.

« Au Canada, parce que notre situation est différente, nous n’avons pas de telles demandes, et l’opinion publique illustre beaucoup plus ce qui est requis. Notre approche de la réglementation du secteur financier – quoique beaucoup plus activiste que celle de nombreux autres pays – n’est pas la microgestion des affaires d’une industrie complexe.

« Elle vise à assurer la transparence sur le marché, à aider à relier les risques, la performance et la reconnaissance, et à encourager une culture de conduite prudente, axée sur le long terme.

« Soyons clairs, par le G20, nous allons encourager une réglementation du secteur financier plus stricte, et une meilleure coordination entre les organismes de réglementation. Mais le Canada n’optera pas pour une réglementation excessive,
arbitraire ou punitive de son secteur financier.

« Le Canada a une économie de libre marché bien réglementée, avec un secteur financier privé extrêmement solide. Nous voulons tirer profit de cet avantage. Nous voulons assurer la croissance du secteur financier canadien. Et nous voulons que la position mondiale du Canada dans cette industrie soit encore plus solide à l’avenir.

« La seconde priorité politique continue du G20 est la prise de mesures de relance mondialement coordonnées, à la fois monétaires et budgétaires. Nous pensons qu’il est important de maintenir le cap. Mais uniquement pour l’instant. Je reste convaincu que la relance budgétaire, des dépenses publiques accrues et des déficits étaient nécessaires pendant la récession.

« En fait, avec la chute de la production et des emplois, et des taux d’intérêt près de zéro, la théorie économique était claire – c’était la seule option.

« La tentation aujourd'hui de voir des signes de reprise dans de petites choses est compréhensible. Tout comme la volonté de crier victoire et d’abandonner les engagements pris l’an dernier pour ces investissements publics coûteux. Nous pensons que ce serait une erreur. Le fait est que malgré le bon travail du G20 ces quinze derniers mois, la reprise n’est pas achevée et la création d’emplois demeure très timide.

« Mais, bien qu’il soit beaucoup trop tôt pour abandonner les programmes de relance, il n’est plus trop tôt pour commencer à planifier la prochaine phase, pour commencer à réfléchir à des stratégies de sortie. Nous connaissons tous les risques à long terme posés par des dépenses publiques de cette ampleur : le renouvellement de l’inflation, l’augmentation des taux d’intérêt, la baisse des investissements, une faible performance économique prolongée.

« Voilà qui vous informe sur notre propre planification économique. Le Canada va terminer la mise en œuvre de son Plan d'action économique biennal, ses mesures de relance visant à soutenir l’économie. Nous devons être fidèles aux promesses faites lors des précédentes rencontres du G20. Au même moment, notre prochain budget précisera comment réduire le déficit et retourner à l’équilibre budgétaire à moyen terme.

« Nous allons le faire avec des niveaux de déficit et de dette qui, en comparaison avec d’autres économies industrialisées, sont plutôt modestes. Nous avons le plus bas taux d’endettement du G7. Quand la récession prendra fin, notre taux d’endettement relatif sera encore plus faible – par une marge plus large. Et cela parce que le Canada a activement remboursé sa dette publique pendant les années de croissance.

« En passant, je dois observer que cette recommandation de John Maynard Keynes est rarement appliquée avec vigueur, tout comme sa permission d’emprunter. À cet égard, le modèle keynésien est un peu comme le communisme : selon ceux qui le défendent, aucun n’a vraiment essayé. En période difficile, les gouvernements empruntent parce qu’ils doivent le faire. Puis, ils empruntent plus en période faste parce qu’ils peuvent le faire. Mais au lieu de cela, les vrais Keynésiens qu’on nous accuse d’être ont remboursé 38 milliards de dollars de la dette publique entre 2006 et 2009.

« C’est ce qui nous a permis d’alléger le fardeau fiscal au Canada. Nous croyons qu’il est important que le fardeau fiscal soit faible et que l’allégement fiscal soit durable. Ainsi, ils deviennent une forme de relance permanente. Grâce à une dette plus faible, nous avons pu réduire le fardeau fiscal sous toutes ses formes. En fait, le Canada a le taux global d’imposition sur les nouveaux investissements des entreprises le plus bas du G7. Investisseurs, prenez-en bonne note. Le Canada est, et va rester, ouvert aux affaires.

« Finalement, parlons de commerce mondial et de stratégies de croissance. Je crois que toutes les personnes ici présentes comprennent que la croissance du commerce mondial a été largement responsable de la création de richesses dans le monde entier au cours de la dernière génération. Aussi, l’intensification du commerce et le refus du protectionnisme sont essentiels à l’économie mondiale, et à la juste cause de sortir des millions de gens de la pauvreté. Le G20 le dit à chacune de ses rencontres.

« Bien entendu, il y a aussi eu des mesures nationales qui nous ont fait dévier de cet objectif. Pourtant, jusqu’à présent, nous avons pu éviter des réactions comme le protectionnisme qui a transformé le crash boursier de 1929 en une dépression qui a duré une décennie.

« Au Canada, nous tentons d’être les leaders de la promotion du libre-échange et de l’ouverture des marchés. Nos mesures de relance n’ont pas entraîné la hausse des tarifs, mais les ont plutôt réduits, devrais-je ajouter. Depuis 2006, nous avons conclu des accords de libre-échange avec huit nouveaux pays, et nous négocions avec six autres, dont l’Union européenne. Nous allons continuer à résister au protectionnisme et à réduire ou éliminer les obstacles posés par les tarifs.

« Cependant, à Pittsburgh l’an dernier, le G20 a fait plus que simplement défendre les échanges commerciaux et dire non au protectionnisme afin de stimuler la croissance mondiale. Nous avons créé ce que nous avons appelé le Cadre pour une croissance solide, durable et équilibrée. Cela nous mène dans la bonne direction.

« Je parle en particulier d’un consensus macroéconomique sur les causes de la récession et l’engagement mutuel des membres du G20 de coordonner leurs politiques. Cependant, c’est là que les partenaires du G20 doivent adopter une vue éclairée d’un comportement souverain. Autrement, nous allons exécuter des stratégies qui n’offrent pas d’avantages mutuels et qui ne sont donc pas durables. ‘’Baissez vos tarifs, je maintiens les miens’’. Ou ‘’Laissez vos échanges aux taux du marché, nous allons sous-évaluer les nôtres’’.

« Nous devrions savoir, depuis la terrible expérience des années 1930, que les stratégies qui rendent la tâche plus difficile à un individu rendent aussi la tâche plus difficile à tout le monde. Voilà pourquoi les notions enracinées dans une vision étroite de souveraineté d’intérêt personnel national doivent être reconsidérées.

« Nous ne pouvons pas faire des affaires en nous disant que pour qu’un ait plus, un autre doit avoir moins. Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas juste. Et ce n’est pas la voie à suivre.

« Notre ambition – la condition nécessaire du succès alors que le G20 va de l’avant – doit être une conviction commune que la marée montante de la reprise doit soulever tous les bateaux, pas seulement certains.

« C’est l’exercice de la souveraineté sous sa forme la plus éclairée. Et je ne crois pas qu’il ne s’agit que de la structure des institutions mondiales. C’est plus une question d’attitude.

« Des propos de l’ancien Secrétaire d’État américain Cordell Hull semblent appropriés. Comme vous le savez, Hull fut une force motrice de la création des institutions internationales de l’après-guerre, qui existent toujours, par exemple l’ONU et la Banque mondiale. Acceptant le Prix Nobel de la paix en 1945, il a dit ceci au sujet des institutions internationales : aucune pièce de machinerie sociale, quoique bien fabriquée, ne peut être efficace si elle ne repose pas sur la volonté et la détermination de la faire fonctionner.

« Peu importent les structures mondiales que nous concevons pour notre mieux-être mutuel, si nous n’avons pas la bonne attitude mondiale, elles ne vont pas fonctionner.

« Mesdames et Messieurs, comme le G20 se concentre sur l’économie, le Groupe des Huit peut jouer un rôle important sur des questions non économiques, pour la promotion de la démocratie, du développement, de la paix et de la sécurité.

« Dans ce monde troublé, nous reconnaissons clairement tout ce qu’il faut pour arriver à une coopération internationale. Le terrorisme nous menace tous. La piraterie a repris dans des passages stratégiques. Les changements climatiques menacent de façon disproportionnée les populations les moins capables de s’y adapter. Et bien que les tensions entre les plus vieux États nucléaires se soient largement dissipées, la propagation d’armes nucléaires chez de nouveaux acteurs ne nous offre aucun répit.

« Ces menaces complexes et inquiétantes ne peuvent être contrées par un seul pays. Elles requièrent une étroite collaboration entre amis et alliés. Sur ce point, le G8 peut faire preuve de leadership. À titre d’exemple, terminons avec une chose sur laquelle nous pouvons faire des progrès si nous le voulons.

« Cela concerne le lien entre la pauvreté et la mortalité effroyable chez les mères et les petits enfants du Tiers-Monde. Saviez-vous que chaque année, plus d’un demi-million de femmes meurent pendant leur grossesse, et que près de neuf millions d’enfants meurent avant leur cinquième anniversaire ?

« Ces chiffres devraient nous choquer et nous peiner. Beaucoup trop de vies et d’avenirs sont perdus. Et à la honte du monde entier, un grand nombre sont perdus en raison de l’absence de services de santé relativement simples, qui sont tous à la portée de la communauté internationale. Souvent, les clés de la vie sont aussi simples que de l’eau salubre ou un traitement de base contre les infections. Il est tragique que si peu ait été fait. Ce ne sont pas que des mots sur une page. C’est la vraie faim. De vraies souffrances. Des gens qui meurent.

« Le Canada prend ses engagements envers le développement très au sérieux, y compris ceux du G8. Voilà par exemple pourquoi nous avons doublé l’aide à l’Afrique et sommes sur la voie de doubler l’aide internationale cette année.

« Ce qu’il faut pour lutter contre le problème de la misère humaine ? Simplement le même objectif commun qui est bien présent quand des catastrophes frappent, comme en Haïti. Ou, comme nous le pouvons et le faisons, quand le problème est commercial, financier ou économique. Nous devons avoir cet objectif commun.

« Voilà pourquoi, en tant que président du G8, le Canada va défendre une initiative majeure pour améliorer la santé des femmes et des enfants dans les régions les plus vulnérables de la planète. Il semble que d’autres membres du G8 partagent cette préoccupation et seraient réceptifs à une telle proposition. Il est donc temps de mobiliser nos amis et nos partenaires et de faire quelque chose pour ceux qui sont démunis ; remplacer de bonnes intentions par des manifestations de bonne volonté.

« En conclusion, Mesdames et Messieurs, l’ordre du jour des rencontres du G20 et du G8 est très chargé, et ce, dans une atmosphère d’incertitude économique et financière mondiale constante. Nous devons avoir un sens des responsabilités partagé. Nous devons être pragmatiques et concentrés et, par-dessus tout, encourager la responsabilisation. Les pays du G20 doivent tenir leurs engagements. Le Groupe des Huit doit tenir ses promesses.

« La responsabilisation, Mesdames et Messieurs, est la condition préalable au progrès. En tant qu’hôte des rencontres du G8 et du G20 en juin prochain, le Canada va utiliser son rôle de leadership pour se concentrer sur ces importants défis. Je suis dans l’impatience de collaborer étroitement avec nos partenaires internationaux alors que nous continuons à soutenir la reprise économique et créons de nouveaux débuts pour l’humanité, partout dans le monde.

« Merci beaucoup. »

28 janvier 2010


 


* Photo : Jason Ransom


Suivez-nous sur ...
Facebook Twitter