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Darfour : la Chine coopère avec les États-Unis, selon l'envoyé spécial de George Bush

par Jim Fisher-Thompson

Washington - La Chine coopère de plus en plus avec les États-Unis afin de mettre fin à la violence au Darfour (Soudan). Par ailleurs, le président Bush veut agir et est prêt à imposer des sanctions supplémentaires contre le Soudan, a affirmé Andrew Natsios, l'envoyé spécial du président dans ce pays. 

Le 11 avril, il a déclaré devant la commission sénatoriale des relations étrangères que les Chinois « ont régulièrement soutenu nos efforts de règlement de la situation au Darfour par des moyens pacifiques et ont publiquement encouragé le gouvernement de Khartoum » à autoriser le déploiement au Darfour des soldats de la paix de l'Union africaine (UA) et de l'ONU.

Cette coopération prend une importance croissante pour le président Bush qui, selon M. Natsios, est « en colère » à cause du refus du président soudanais Omar el-Béchir d'autoriser le déploiement de la force hybride UA-ONU de maintien de la paix au Darfour, où la guerre civile fait rage depuis 2003. Ce conflit a déjà fait 200.000 victimes et déplacé des millions de personnes, a-t-il ajouté. 

Le président de la commission sénatoriale des relations étrangères, Joseph Biden, a demandé en quoi consistaient les nouvelles sanctions, appelées « Plan B », et M. Natsios a répondu qu'elles visaient des sociétés et des individus bien précis et qu'elles seraient imposées progressivement, en fonction de l'évolution de la situation. Tout dépend en fait de ce que le gouvernement soudanais décide de faire au sujet des soldats de la paix.

Il a précisé qu'aux Nations unies, il coopérait étroitement avec le représentant permanent de la Chine, Wang Guangya, au sujet du Darfour. M. Wang a, selon lui, joué un rôle clé dans la négociation d'un compromis en novembre 2006 qui prévoyait le déploiement d'une force onusienne de maintien de la paix plus importante au Darfour. Le président el-Béchir avait à l'époque semblé accepter ce compromis.

De plus, durant une visite qu'il a récemment effectuée à Khartoum, le président chinois, Hu Jintao, a encouragé le président el-Béchir à faire preuve de plus de souplesse et à autoriser le déploiement de la force hybride de l'UA et de l'ONU.

M. Natsios a ajouté que lorsqu'il s'était rendu à Pékin en janvier dernier, il avait eu des entretiens « positifs » avec des responsables chinois, notamment le conseiller d'État Tang Jiaxuan, et les vice-ministres des affaires étrangères Cui Tiankai et Zhai Jun. M. Natsios leur a clairement expliqué que les intérêts des États-Unis au Darfour étaient d'ordre purement humanitaire.

Mais si la persuasion ne marche pas et que le gouvernement de Khartoum demeure intransigeant, a ajouté M. Natsios, « nous comptons sur la Chine pour s'associer à la communauté internationale et prendre des mesures plus fermes ». 

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« Si nous constatons une détérioration de l'attitude et de la coopération du gouvernement soudanais » à l'égard du déploiement des soldats de la paix au Darfour et de l'endiguement des milices Djandjawids qui ont exercé la majeure partie de la violence, alors les sanctions entreront en vigueur.

À ce jour, a expliqué M. Natsios, les mesures suivantes sont envisagées :

- Sanctions personnelles, y compris interdiction de voyager et confiscation des avoirs d'un chef rebelle, « un extrémiste dangereux (...) qui fait obstruction » au processus de paix au Darfour, et de deux criminels de guerre « dont on pense qu'ils ont commis des atrocités ».

- Sanctions économiques contre 29 sociétés « très puissantes » dirigées par le gouvernement soudanais et « par le truchement desquelles sont brassées d'importantes sommes d'argent, particulièrement les revenus du pétrole ». Ces sociétés seront affectées parce que toutes les transactions pétrolières internationales sont effectuées en dollars et que, de ce fait, « elles doivent passer par des banques américaines ».

- Nouvelles réglementations qui permettront de mieux appliquer les précédentes sanctions prises par les États-Unis contre Khartoum, ainsi que celles du plan B. Il s'agit de nouveaux mécanismes de supervision de la circulation de fonds qui ont été conçus dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le trafic des stupéfiants.

M. Natsios a affirmé qu'il était persuadé que les sanctions du Plan B auraient « un effet considérable » sur l'économie soudanaise parce que les effets de sanctions du même type « se font déjà sentir sur l'économie de l'Iran et de la Corée du Nord ».

À la question de savoir quand le Plan B serait mis en œuvre, M. Natsios a répondu que les Nations unies avaient demandé un délai de deux à quatre semaines afin de voir si l'actuelle série de négociations allait porter ses fruits. « Par respect pour le secrétaire général de l'ONU, nous avons accepté ce délai. Mais il est limité, et si nous continuons de constater des tergiversations, alors ces nouvelles mesures seront mises en place. »
Source : usinfo.state.gov -
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