Canada. Recul du PIB

Le produit intérieur brut (PIB) réel a reculé de 1,4 % au premier trimestre, soit la diminution trimestrielle la plus importante depuis 1991. La demande, tant intérieure qu'internationale, a continué à s'affaiblir. Le PIB réel a diminué de 0,3 % en mars.

Les baisses notées en février et en mars étaient moins prononcées que celles affichées au cours des trois mois précédents.

Des dépenses plus faibles au Canada et aux États-Unis,
particulièrement au chapitre de l'investissement des entreprises en usines et matériel, ont entraîné une baisse marquée des exportations et des importations du Canada. L'investissement des entreprises au Canada a diminué au taux le plus rapide depuis 1982. La demande intérieure finale a connu une baisse de 1,5 %, les dépenses personnelles, particulièrement en biens durables, ayant continué à reculer. Le revenu des sociétés et le revenu personnel ont aussi diminué pendant le trimestre.

Comme c'était le cas au quatrième trimestre de 2008, la diminution de la production de biens (-4,0 %) a principalement été à l'origine de la baisse affichée au premier trimestre de 2009, alors que la production de services diminuait de 0,5 %. Tous les secteurs producteurs de biens ont enregistré un recul. Le secteur de la fabrication, entraîné à la baisse par la réduction de 26 % de la production de véhicules automobiles et de pièces, a été à l'origine d'environ la moitié du repli global inscrit au premier trimestre de 2009. Le commerce de gros et les services de transport sont les secteurs producteurs de services qui ont le plus diminué. Les hausses observées dans le secteur public (qui comprend l'enseignement, la santé et les services sociaux ainsi que les administrations publiques) ont contribué à atténuer la baisse de la production de services.

Le PIB réel a reculé à un taux annualisé de 5,4 % au premier trimestre, comparativement à une baisse de 5,7 % de l'économie américaine.

La demande intérieure et internationale continue à faiblir

Les dépenses des consommateurs en biens et services ont reculé de 0,4 %, soit une baisse moins importante que celle affichée au trimestre précédent. Les dépenses en biens durables (-1,8 %) ont principalement contribué au recul enregistré au premier trimestre, mais elles n'ont pas diminué autant qu'au trimestre précédent. Les achats de services ont légèrement diminué pour un deuxième trimestre consécutif.

Les exportations de biens et de services ont diminué de 8,7 % au premier trimestre, soit à un rythme plus rapide qu'au quatrième trimestre (-4,8 %). Les exportations de produits de l'automobile ont été en baisse pour un huitième trimestre consécutif, ayant reculé d'un 33 % supplémentaire.

Les importations ont été en baisse pour un troisième trimestre d'affilée, reculant de 11 %, les biens et les services ayant diminué. La faible demande intérieure a entraîné des diminutions dans presque toutes les principales catégories d'importations. La valeur du dollar canadien a diminué de 2,6 % par rapport à celle du dollar américain pendant le trimestre.

Baisse marquée de l'investissement des entreprises

L'investissement des entreprises en machines et en matériel a diminué de 11 % au premier trimestre, l'investissement ayant fléchi dans toutes les catégories.

Les entreprises ont réduit leur investissement en ouvrages non résidentiels de 3,8 %. C'est le recul des ouvrages de génie qui a contribué le plus à la baisse.

Les stocks non agricoles diminuent

Les stocks non agricoles ont été réduits pour la première fois depuis le deuxième trimestre de 2004. Les fabricants, les détaillants et les grossistes ont tous réduit leurs stocks.

Les stocks agricoles se sont accumulés au premier trimestre, mais à un rythme beaucoup plus lent qu'en 2008.

Les prix diminuent pour un deuxième trimestre d'affilée

Les prix des biens et des services produits au Canada ont fléchi de 1,7 %, après une baisse de 2,9 % au quatrième trimestre de 2008. Une diminution marquée des prix des ressources naturelles a été à l'origine de la baisse. Les prix des exportations (-6,7 %) se sont repliés plus rapidement que les prix des importations (-1,6 %).

Le prix de la demande intérieure finale a connu une légère hausse de 0,2 % au premier trimestre, les prix à la consommation étant demeurés stables.

Baisse du pouvoir d'achat

Le revenu intérieur brut (RIB) réel, une mesure du pouvoir d'achat du Canada, a diminué de 3,0 % au premier trimestre (-6,2 % par rapport à la même période l'année précédente). Les termes de l'échange au Canada, une mesure des prix des exportations par rapport aux prix des importations, se sont détériorés pour un troisième trimestre consécutif, les prix des produits de base ayant diminué et le dollar canadien s'étant déprécié par rapport au dollar américain. Par conséquent, la baisse du RIB réel a été beaucoup plus marquée que celle du PIB réel, et ce, pour un troisième trimestre consécutif.

Diminutions marquées des revenus à l'échelle de l'économie

Le PIB nominal a diminué de 3,0 % au cours du trimestre, soit la deuxième baisse marquée consécutive. Les bénéfices des sociétés ont reculé de 24 % au premier trimestre, après une diminution similaire au quatrième trimestre de 2008. Autant les industries financières que les industries non financières ont enregistré des bénéfices plus faibles.

Le revenu du travail (en termes nominaux) a diminué de 0,7 % au premier trimestre. L'emploi a reculé (-1,4 %), tout comme les heures moyennes travaillées. Les salaires et traitements dans les industries productrices de biens ont été principalement à l'origine de la baisse, plus particulièrement dans les industries de la fabrication et de la construction.

Le taux d'épargne personnelle se situait à 4,7 %, similaire au trimestre précédent. Avant le quatrième trimestre de 2008, le taux d'épargne personnelle avait été inférieur à 4 % pendant 10 trimestres consécutifs.

Produit intérieur brut par industrie, mars 2009

Le produit intérieur brut réel a diminué de 0,3 % en mars après une baisse de 0,1 % en février. Les baisses observées en février et en mars ont été moins prononcées que celles affichées au cours des trois mois précédents.

En mars, la contraction de l'économie a été principalement attribuable à la production des secteurs de l'énergie et de la fabrication. La baisse des activités dans le commerce de gros, la construction, le transport, l'hébergement et les services de restauration ainsi que dans la foresterie a aussi contribué au repli. Par contre, le secteur de la finance et des assurances, le secteur public (qui regroupe la santé, les services d'enseignement et les administrations publiques), le commerce de détail et l'extraction minière excluant le pétrole et le gaz ont tous progressé.

La production du secteur de l'énergie a diminué de 1,9 % en mars. Une baisse importante des activités de soutien à l'extraction de pétrole et de gaz de même qu'une diminution de 1,5 % de la production pétrolière et gazière ont entraîné le secteur à la baisse. L'extraction de gaz naturel et celle de pétrole ont toutes deux fléchi.

La production du secteur de l'extraction minière excluant le pétrole et le gaz a crû de 1,1 % en mars. La production de potasse a connu une reprise partielle, cette industrie ayant continué d'adapter le niveau de ses activités à la faiblesse de la demande. Malgré le repli marqué de l'extraction de minerais de fer causé par le relâchement de la demande de produits en acier, l'extraction de minerais métalliques s'est accrue grâce à la vigueur de l'extraction de cuivre et de nickel.

En mars, l'activité dans le secteur de la fabrication a diminué de 1,0 %, poursuivant sa tendance à la baisse. La fabrication de biens durables et celle de biens non durables ont fléchi. Parmi les 21 grands groupes du secteur de la fabrication, 15 ont cédé du terrain. La baisse de la production de biens durables s'explique surtout par le recul de la fabrication de machines, de la première transformation des métaux et des pièces pour véhicules automobiles. La production de véhicules automobiles a augmenté pour un deuxième mois d'affilée.

Le volume des activités des grossistes a baissé de 0,7 % en mars, ce qui coïncide avec le repli des exportations et des importations. La baisse la plus importante a été notée chez les grossistes de machines et de fournitures électroniques. Le commerce de gros de produits automobiles a augmenté. La valeur ajoutée dans le commerce de détail s'est légèrement accrue de 0,3 %.

L'activité dans le secteur de la construction a baissé de 0,4 % en mars. Les diminutions dans la construction de bâtiments résidentiels et dans les travaux de génie et de réparation ont éclipsé la progression de la construction de bâtiments non résidentiels.

Le secteur de la finance et des assurances a augmenté de 0,4 %. Cette croissance a été principalement attribuable à l'augmentation du volume des échanges sur les marchés boursiers. La progression a été partiellement contrebalancée par la diminution des ventes de fonds communs de placement.

Source: Statistique Canada, 1e juin 2009

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