Jean-Pierre Girerd, le grand caricaturiste qui signait des dessins d’un humour mordant dans La Presse, est mort. Né en 1931 en Algérie, il n’était toutefois pas nécessairement algérien, contrairement à ce que racontent certains de nos médias.
Girerd a quitté l’Algérie alors que ce pays était un «département français» et qu’il luttait pour son indépendance. Comme le soulignait Pierre Falardeau à propos du prix Nobel de littérature et auteur de L’étranger, Albert Camus était (lui aussi) né en Algérie, mais il n’était pas algérien. On les appelait des pieds-noirs, ces habitants d’Algérie qui n’étaient pas d’origine arabo-musulmane et qui furent nombreux à se battre pour que l’Algérie demeure française. Ils s’opposèrent même violemment à de Gaulle qui s’était résigné à accorder l’indépendance aux Algériens.
Mais pour revenir à Girerd, il s’était établi au Québec dans les années 1960 et fut, à mon avis, le meilleur caricaturiste francophone que le Québec ait connu. Dans ses caricatures du quotidien La Presse, il savait mettre en évidence les aspects les plus satiriques et donc les plus drôles des figures publiques québécoises. Je me souviens que lors d’un entretien dans le cadre de l’émission «Appelez-moi Lise», Lise Payette lui avait demandé ce qui agaçait le plus les personnalités qu’il représentait dans ses dessins et il lui répondit que le fougueux syndicaliste, Michel Chartrand, détestait se voir représenté en pantoufles… !
Curieusement, le nom de Girerd ne figure pas, au moment où j'ecris ces lignes, parmi les caricaturistes du cours Histoire culturelle du comique au Québec de TÉLUQ, la télé-université de l’Université du Québec :
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23 octobre 2018
Dernière caricature de Jean-Pierre Girerd du 30 mars 1996 dans La Presse.
Image : http://badoleblog.blogspot.com/2017/08/les-caricaturistes-quebecois-5-jean.html