Voici un article paru dans La Presse du 13 juillet 2018 qui se nourrit des malheurs d’autrui et ignore ce que Serge Losique a fait et donné au cinéma québécois et à ses cinéastes pour les faire rayonner dans le monde. Alors que La Presse, transformée en OBNL, est elle-même réduite à la mendicité en sollicitant des dons pour survivre…
Tout le monde est beau, tout le monde est gentil dans cet article, sauf Losique. Tout le monde est nommé par sa fonction : le juge; le photographe, que le journaliste nomme familièrement par son prénom, après tout c’est un collègue et il fait son travail...; le constable; l’avocat. Losique est nommé lui aussi, en tant que fondateur du Festival des films du monde, mais pour bien nous rappeler qu’il a une dette de 500.000 dollars. Et le journaliste, qui s’érige ici en justicier moralisateur, d’étaler ses connaissances cinématographiques en citant le film Sunset boulevard afin de nous éclairer sur l’ironie (ou le cynisme ?) de son titre : «Serge Losique est prêt pour son close-up». Mais pas un mot de compassion pour un homme qui a tant fait pour le cinéma d’ici.
Fondateur du Festival des Films du Monde (FFM), Losique s’est dévoué corps et âme au monde du cinéma et à l'art cinématographique, au point – eh oui ! - de s'endetter. Il a même créé un festival international de films étudiants, sans compter qu'il a permis à tant de cinéastes, d’acteurs et d’actrices du Québec d’être reconnus mondialement.
Pour avoir suivi ses cours de cinéma et assisté aux conférences des prestigieux invités du Conservatoire d’art cinématographique, que Losique avait fondé et dirigé durant les années 1960 à 1980, j’ajouterai qu’il a non seulement contribué à l’essor du cinéma au Québec, mais qu’il a aussi enrichi notre culture cinématographique. Rappelons, pour mémoire, les prestigieux invités du Conservatoire d’art cinématographique et leurs instructives conférences qui avaient lieu dans l’auditorium de l’Université Concordia, dont celle du légendaire Henri Langlois, le pionnier de la conservation et de la restauration de films et l’un des fondateurs de la Cinémathèque française. Je me souviens des critiques de cinéma parisiens venus donner des cours d'été à l'Université Sir George Williams, comme s'appelait alors l'Université Concordia, et des conférences passionnantes d'autres journalistes, comme celle du critique de cinéma de La Presse, Luc Perreault. Il m'est impossible d'oublier aussi les cours sur le cinéma québécois et la projection des classiques de notre répertoire cinématographique : du documentaire Pour la suite du monde de Pierre Perrault, de Michel Brault et de Marcel Carrière, du film À tout prendre de Claude Jutra, et de tant d’autres aussi...
«Créé en 1977, le Festival des Films du Monde a quant à lui fait ses preuves sur les plans national et international en se hissant au niveau des grands festivals compétitifs internationaux, selon ce que nous apprend Wikipedia. Il fait partie d’un groupe restreint de festivals compétitifs reconnus par la F.I.A.P.F. (Fédération Internationale des Associations de Producteurs de Films) comme Cannes, Berlin ou Venise. Né des efforts d’un groupe habité par la passion du cinéma, le Festival des Films du Monde a comme mandat de servir toutes les cinématographies et d’encourager la diversité culturelle tout en faisant connaître le cinéma d’auteur et d’innovation. Le FFM est également un outil économique et de promotion touristique formidable pour la province de Québec.
Le festival a été menacé en 2005 lorsque certains organismes gouvernementaux qui le subventionnaient ont décidé de confier à la firme Spectra l'organisation d'un nouveau festival de cinéma montréalais, le Festival international de films de Montréal. Ce dernier a cependant été un échec retentissant».
Que le FFM ait perdu de son lustre, pendant que le Toronto International Film Festival jouit d’un rayonnement mondial (où, soit dit en passant, domine la culture anglo-américaine), on comprend que Losique irrite l’industrie - grassement subventionnée - du cinéma québécois en refusant, année après année, de céder sa place et, qu’en plus, il croule sous les dettes.
Mais si l’attitude de Losique mérite d’être critiquée, ne faut-il pas aussi rappeler aux lecteurs son apport signficatif et incontestable au 7e art ?
Pour ma part, je salue Monsieur Losique et lui exprime toute ma reconnaissance pour sa contribution à la culture québécoise.
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13 juillet 2018. Mis à jour 14 juillet 2018