Chiâlage et déceptions suite au résultat du référendum sur le cimetière musulman, qui s'est tenu dimanche 16 juillet 2017. Chiâlage des représentants musulmans et déceptions des élus (dont le maire de Québec, Régis Labeaume), qui, eux, tentent d’apaiser l’opinion publique, les journalistes… Mais quelle est l’analyse de la situation que font nos médias ? Un sujet de plus en plus sensible ne mérite-t-il pas qu’on tente de comprendre les tensions qu'il provoque ? Pourquoi les résidents ont-ils rejeté le projet (avec une majorité plutôt faible, toutefois, 19 contre, 16 pour) ?
Pourquoi les représentants musulmans insistent-ils pour avoir un autre cimetière à Saint-Apollinaire, alors qu’on vient tout juste d’inaugurer un terrain réservé à la communauté musulmane au cimetière de Saint-Augustin-de-Desmaures, situé à une cinquantaine de kilomètres de Saint-Apollinaire ? Tandis qu’il est question de diversité et de vivre ensemble, n’aurait-il pas été instructif pour tout le monde de tenter de comprendre ce qui inquiète une partie de la population dans cette affaire ? Car, pour expliquer ce refus les élus nous parlent de peur et d’ignorance que l'on ressentirait à l’égard des musulmans. Or, il ne s’agit pas de cela. Si la communauté musulmane tentait de comprendre ces inquiétudes, cela ne l’aiderait-il pas dans son intégration ?
Je vais passer du coq à l’âne, sans aucun rapport direct avec cette affaire, ou si peu. J’ai vu une femme portant le niqab sur le Mont-Royal, il y a dix jours. Vêtue d’une longue robe noire de la tête aux pieds lors d’une journée très chaude, elle était accompagnée d'un homme qui, lui, portait une chemise à manches courtes, à col ouvert. Personne évidemment n’osait réagir devant une situation qui visiblement choquait. Comment vous expliquer ma colère lorsque je me trouve devant une personne qui doit couvrir son visage…parce qu’elle est une femme ?
Cette situation banale, au premier coup d’œil, me révolte. Si elle devait se reproduire, comment réagirais-je ?
Que font les représentants des communautés musulmanes pour expliquer à leurs membres une réaction comme la mienne qui n’est fort probablement pas exceptionnelle ? Si les musulmans ont le droit de pratiquer leur religion, la majorité francophone, chrétienne et laïcisée n’a-t-elle pas aussi le droit d’exprimer ses inquiétudes devant les dérives des fondamentalismes, sans qu’on dise de cette dernière qu’elle a peur des musulmans ou qu’elle ignore leurs coutumes, lorsque le voile musulman, intégral ou non, s’exhibe sur la place publique, avec tout le symbolisme politique et religieux qu’il représente et qu’il évoque aux yeux d’une population qui s’est battue et se bat toujours contre l’oppression des femmes ?
17 juillet 2017