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Canada. 16 % des travailleurs immigrants utilisent d'autres langues que le français ou l'anglais au travail

En 2006, comme en 2001, environ 16 % des travailleurs immigrants au Canada ont utilisé des langues autres que l'anglais ou le français au travail. L'utilisation de telles langues au travail était associée au manque de compétences dans les langues officielles, à de faibles niveaux de scolarité, à des professions moins spécialisées et à des gains moins considérables pour les immigrants. Cette situation était plus courante chez les immigrants nouvellement arrivés au Canada.

Les immigrants contribuent de plus en plus au marché du travail canadien. En 2006, environ 3,8 millions d'immigrants travaillaient ou avaient récemment travaillé au Canada, en hausse par rapport à 3,3 millions en 2001. Le nombre de travailleurs immigrants qui ont utilisé une langue non officielle au travail s'est établi à 611 400 en 2006.

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De ces 611 400 immigrants qui utilisaient une langue autre que l'anglais ou le français au travail, environ 17 % ont utilisé seulement des langues non officielles et n'ont pas régulièrement employé les langues officielles. Environ 26 % ont utilisé des langues non officielles la plupart du temps, mais aussi une langue officielle, et 57 % ont régulièrement utilisé une langue non officielle, mais ont surtout employé une langue officielle la plupart du temps.

Près de 16 % de ceux qui ont utilisé une langue non officielle au travail ont indiqué qu'ils ne pouvaient converser ni en anglais ni en français.

Les immigrants qui ont employé une langue non officielle au travail ont généralement été plus susceptibles d'avoir fait moins d'études que ceux qui n'en utilisaient aucune. Près de la moitié d'entre eux avaient un diplôme d'études secondaires ou moins; près de un sur quatre n'avait ni diplôme ni certificat.

À titre comparatif, parmi ceux qui n'utilisaient pas des langues non officielles, environ un tiers avait un diplôme d'études secondaires ou moins et environ 1 personne sur 10 n'avait ni diplôme ni certificat.

Les immigrants arrivés au pays à un âge plus avancé, particulièrement après 50 ans, étaient plus susceptibles d'employer une langue non officielle au travail.

L'utilisation d'une langue non officielle au travail était relativement peu fréquente chez les jeunes immigrants, soit 12 % chez ceux de 15 à 24 ans qui occupaient un emploi. Par ailleurs, plus de 18 % des immigrants actifs de plus de 65 ans ont utilisé une langue non officielle au travail.

L'utilisation d'une langue non officielle au travail constitue une étape de transition pour certains immigrants. La proportion d'immigrants qui utilisaient ces langues diminue au fil des années passées au Canada.

Incidence du fait de travailler dans une langue non officielle

Même en tenant compte du sexe, de l'âge, de la scolarité, de l'année d'immigration ainsi que de la connaissance des langues officielles, on constate que les immigrants qui utilisaient une langue non officielle au travail avaient en moyenne des gains annuels moins élevés.

Par ailleurs, en supposant que les autres facteurs demeurent constants, on s'aperçoit également que ces immigrants ne parvenaient pas aussi bien à convertir leurs titres scolaires en gains.

En général, les immigrants qui utilisaient une langue non officielle au travail étaient proportionnellement plus nombreux à faire partie d'un ménage à faible revenu. De plus, les immigrants qui utilisaient une langue non officielle au cours du dernier emploi occupé étaient environ deux fois plus susceptibles d'être au chômage la semaine avant le recensement. En outre, ils étaient plus susceptibles d'occuper des emplois peu spécialisés.

Par exemple, en 2006, les immigrants qui utilisaient une langue non officielle au travail étaient quatre fois plus susceptibles de travailler comme opérateurs de machines à coudre et deux fois et demie plus susceptibles de travailler comme cuisiniers et comme travailleurs en garderie, deux fois plus susceptibles de travailler comme manoeuvres et 25 % plus susceptibles d'être des travailleurs dans les restaurants que ceux qui n'en utilisaient pas.

Les immigrants qui travaillent dans une langue non officielle sont plus susceptibles d'être travailleurs autonomes ou d'être propriétaires d'une entreprise qui embauche. Les services et le travail qu'ils offrent peuvent être importants pour le fonctionnement de leur collectivité linguistique et pour les nouveaux venus qui manquent de compétences par rapport aux langues officielles.

Source : Statistique Canada, 20 janvier 2009.


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