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Les immigrants arrivés au Canada depuis plus dix ans ont de la difficulté à trouver un emploi

Les immigrants de longue date — arrivés au Canada depuis 11 à 15 ans — ont eu plus de difficulté à trouver un emploi correspondant à leur niveau de scolarité en 2006 qu'en 1991.

Durant cette période de 15 ans, la proportion d'immigrants de longue date diplômés de l'université qui occupaient des postes de faible scolarité, tels que commis, camionneurs, vendeurs, caissiers et chauffeurs de taxi, a augmenté de façon continue.

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En 1991, environ 12 % des immigrants de longue date diplômés de l'université occupaient un poste requérant une faible scolarité. En 2006, cette proportion avait augmenté pour s'établir à 21 %.

L'écart entre ces immigrants masculins de longue date et les travailleurs nés au Canada s'est élargi durant cette période. La proportion d'hommes canadiens de naissance diplômés de l'université qui occupaient des postes de faible scolarité est demeurée stable, s'établissant à environ 10 %.

Les femmes immigrantes de longue date ont, quant à elles, affiché une croissance plus modeste, mais leur taux était plus élevé. De 1991 à 2006, leur taux s'est accru pour passer de 24 % à 29 %. En comparaison, la proportion correspondante pour les femmes nées au Canada est demeurée stable, s'établissant à environ 10 % durant toute la période, tout comme pour leurs homologues masculins.

Ces augmentations pour les immigrants de longue date donnent à penser que les difficultés, habituellement constatées chez les immigrants récents, s'étendent aujourd'hui aux immigrants de plus longue date. Cela porte également à croire que les difficultés des immigrants récents ne sont pas nécessairement temporaires.

Chez les immigrants récents — arrivés au Canada depuis moins de 5 ans — ces proportions étaient également à la hausse, mais se sont maintenues à l'intérieur des niveaux observés depuis 1991. Parmi ces immigrants récents, près de 24 % des hommes diplômés de l'université occupaient des emplois requérant une faible scolarité, alors que c'était le cas d'un peu moins de 40 % de leurs homologues féminins.

Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette détérioration chez les immigrants de longue date. Pour les hommes, les changements liés à leur profil ont permis d'expliquer seulement le quart de la détérioration. Les variables prises en compte en ce qui concerne le profil étaient la langue maternelle, le pays d'origine, le niveau de scolarité, l'âge, la région de résidence et le statut de minorité visible.

Par ailleurs, certains champs d'études ont réduit leurs probabilités d'occuper un poste de faible scolarité. Le fait que plusieurs d'entre eux étaient diplômés en sciences appliquées leur a en effet procuré une certaine protection en 2006, et ce, malgré les pertes d'emplois récentes dans le secteur des technologies de l'information. Des résultats semblables ont été observés pour les femmes immigrantes de longue date et pour les hommes immigrants récents.

Par conséquent, une part importante de la détérioration observée depuis 15 ans pour les immigrants semble attribuable à des facteurs autres que les caractéristiques sociodémographiques.

Au nombre de ces facteurs pourraient figurer les compétences linguistiques des immigrants ainsi que la non-reconnaissance de leurs titres de compétences, de leur niveau de scolarité ou de leur expérience acquise à l'étranger.

Ces facteurs pourraient également comprendre la qualité de l'éducation reçue par les immigrants originaires de pays relativement nouveaux, les cycles économiques et la catégorie sous laquelle les immigrants sont entrés au Canada (réfugiés, réunification familiale ou immigrant économique).

Chez les femmes immigrantes récentes, les changements liés aux caractéristiques sociodémographiques ont permis d'expliquer la totalité de la croissance observée au sein des professions de faible scolarité.

Source : Statistiques Canada, 22 déc. 2008


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