Tibet. Le plus jeune prisonnier politique au monde

Le 28 janvier 1989, le dixième Panchen lama, Lobsang Trinley Lhündrub Chökyi Gyaltsen,alors âgé de 50 ans, s'éteint d'une crise cardiaque, dans son monastère de Tashilhunpo, au Tibet. Les autorités chinoises, tout de suite après cette disparition, chargèrent le responsable du monastère de se mettre à la recherche de la réincarnation du Panchen Lama. Parmi les trois enfants retenus, le jeune Gendhun Choekyi Nyima, alors âgé de six ans. Trois jours plus tard, le petit garçon et ses proches disparaissent subitement. Le moine responsable du monastère est arrêté et emprisonné pour avoir été en contact avec le Dalaï Lama durant les recherches de la réincarnation du Panchen Lama. Un an plus tard, Pékin reconnaît publiquement détenir le jeune Panchen Lama, devenu ainsi le plus jeune prisonnier politique au monde.
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En plein crise du Tibet, et juste avant les Jeux Olympiques de Beijing, les médias internationaux n'ont de cesse jour après jour, de mettre en lumière les éléments les plus spectaculaires de cette actualité. Dans cette affaire, l'inlassable répétition, la redite comme norme de l'information, ne joue-t-elle pas le rôle du masque grossier de la propagande " officielle "? Pourquoi ne reste-t-il plus rien, depuis le début du mois de mars 2008, de l'histoire récente compliquée et sous certains aspects proprement effrayante, de la Chine et du Tibet?

Comme chacun sait, le haut de la hiérarchie du bouddhisme tibétain Guélougpa est occupé par le 14° Dalaï Lama, Sa Sainteté Tenzin Gyatso, qui est aussi le chef du gouvernement tibétain en exil. Ce que l'on sait moins, en tous cas qu'on ne dit pas, c'est qu'il y a dans cette hiérarchie aussi bien spirituelle que temporelle, un numéro deux, le Panchen lama.

Le 28 janvier 1989, le dixième Panchen lama, Lobsang Trinley Lhündrub Chökyi Gyaltsen,alors âgé de 50 ans, s'éteint d'une crise cardiaque, dans son monastère de Tashilhunpo, au Tibet. Les autorités chinoises, tout de suite après cette disparition, chargèrent le responsable du monastère de se mettre à la recherche de la réincarnation du Panchen Lama. Parmi les trois enfants retenus, le jeune Gendhun Choekyi Nyima, alors âgé de six ans, reconnaît sans hésiter les biens personnels du Lama, et déclare: " Je suis le Panchen Lama. Mon monastère est Tashilhunpo. " Le 14 mai 1995 le Dalaï Lama reconnaît officiellement Gendhun Choekyi Nyima comme étant le 11° Panchen Lama.

Trois jours plus tard, le petit garçon et ses proches disparaissent subitement. Le moine responsable du monastère est arrêté et emprisonné pour avoir été en contact avec le Dalaï Lama durant les recherches de la réincarnation du Panchen Lama. Un an plus tard, Pékin reconnaît publiquement détenir le jeune Panchen Lama, devenu ainsi le plus jeune prisonnier politique au monde.

Son cas a été examiné par le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU.

Réponse de la Chine: " Nous avons pris l'enfant pour sa sécurité "! Malgré ses demandes de voir l'enfant, le Comité n'a jamais pu le rencontrer.

Le monastère de Tashilhunpo a lancé une alerte AMBER concernant cet enfant.

Résultat: l'enfant est toujours détenu par les autorités chinoises, dans des conditions inconnues. On ignore s'il est toujours en vie, même si l'on suppose qu'il est encore prisonnier dans les geôles de la Chine Communiste.

Mais ce n'est pas tout. Le gouvernement chinois a décidé, unilatéralement, de désigner par tirage au sort dans une urne d'or Son Panchen Lama! Il s'agit de Gyaltsen Norbu, né le 12 février 1990, que la République populaire de Chine va en plus affubler d'un titre honorifique dénué de fondement dans ce cadre, Erdini Qoigyijabu, signifiant " précieux joyau " et porté par de nombreux lamas mongols.

Il faut maintenant prêter une attention toute particulière à ce petit garçon et à ce qu'il a vécu, bien malgré lui.

Les autorités chinoises se sont servis de la tradition tibétaine, en chargeant un moine de les mener à la réincarnation du Panchen Lama. Ils l'ont ensuite séquestré - et s'il vous plaît, si vous en êtes encore capables, réfléchissez bien, il s'agit d'un enfant de six ans, enlevés par une des Nations les plus imposantes de notre monde! - ainsi que ses proches, dont personne ne sait ce qu'ils sont devenus. Malgré les diverses interventions internationales, aucune nouvelle n'est parvenue au monde concernant ce petit garçon. Les chinois ont ensuite, dans un esprit de parodie acide, désigné par tirage au sort dans urne d'or leur Panchen Lama à eux tout seuls, à Lhassa même au Tibet. Il y a là une ferme volonté de tourner au ridicule les traditions séculaires tibétaines, en même temps qu'une violation absolue du droit des peuples à s'autodéterminer. Prochaine étape de la farce criminelle, l'entrée du 11° Panchen Lama " chinois " au Parti Communiste Chinois.

Au final, ainsi que le clame sans cesse le Dalaï Lama autour du monde, le Tibet aura subit un génocide culturel sans précédent, sous l'œil amusé de la communauté internationale, préférant préparer joyeusement ses petits jeux olympiques, plutôt que de faire face à l'intense cruauté cynique de la Chine Communiste, qui tourne aujourd'hui à une aggressivité de tous les instants et tous azimuths.

Il est des êtres, tel ce jeune garçon, aujourd'hui jeune homme âgé de 18 ans, qui cristallisent sur eux les diverses caractéristiques de leurs époques. Ici, c'est l'innommable lâcheté qui est à l'œuvre.

A moins que les occidents aient définitivement perdu la tête et oublié ce qu'est la compassion et la chaleur du cœur, ils ne peuvent pas rester impassible face à cette Chine Communiste cruelle, face aux jeux Olympiques en forme de farce commerciale, face au comportement des organisateurs de ces jeux, de la communauté internationale " officielle " et des médias internationaux.

Les Occidentaux et toutes les autres Nations participantes ne doivent pas accepter, au début de ce siècle riche d'enjeux tellement vitaux, qu'un État puisse séquestrer un enfant et ses proches pour asseoir son autorité, entrer dans la ronde internationale et s'acheter une respectabilité.

Les Occidentaux et toutes les autres Nations participantes doivent donc non pas boycotter, mais purement et simplement annuler ces jeux, qui n'en sont pas.

La Communauté Internationale doit d'une seule voix, sans attendre, demander à la Chine de libérer séance tenante cet enfant, ainsi que ses proches, avant que de les rendre à leur pays, à leur village et à leur famille.

La Communauté Internationale doit d'une seule voix s'engager maintenant dans la Voie du respect, au moins celui de l'enfant. Ce faisant, elle montrera aux générations qui arrivent qu'un monde simplement vivable est possible pour elles.

Ressources:

* La campagne " Release Panchen Lama " du Congrès des Jeunes Tibétains: http://www.tibetanyouthcongress.org/campaign.html
* Le Gouvernement du Tibet en Exil: http://www.tibet.com
* Le site du Dalï Lama: http://www.dalailama.com
* Nombreuses Vidéos du Dalaï Lama: http://www.matthieuricard.org/dalailamaf.html

Source : Bismi Info

^* Image : http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Gedhun_Choekyi_Nyima.jpg

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