Au Québec, plus de vingt après sa mort, Mordecai Richler continue encore de déranger. Alors qu’un film adapté de son roman, Barney’s version, a été accueilli favorablement par les critiques, et qu’on lui a consacré un nouveau documentaire et une biographie (en anglais, remarquez bien), une polémique a agité en 2010 les milieux culturels et municipaux montréalais. Une vieille garde nationaliste s’opposait à ce qu’on honore sa mémoire en donnant son nom à une artère dans le quartier du Plateau où il avait vécu prétextant que Richler avait fait injure à la nation québécoise en qualifiant les Canadiennes françaises de truies reproductrices.
Il est vrai que Richler n’était pas tendre dans ses écrits polémiques à l’égard du nationalisme québécois et en particulier à l’endroit de Groulx. Mais on l’a accusé, à tort, en déformant ses propos. Qu’a-t-il dit au juste ?
En fait, il a reproché à l’abbé Groulx et à l’Église catholique d’avoir utilisé les femmes du Québec comme des instruments de reproduction. Voici, textuellement, ce que Richler a écrit dans Oh Canada ! Oh Québec ! Requiem pour un pays divisé :
«Le problème, c’est que depuis que l’Église catholique a perdu toute influence, le taux de natalité des Québécois est en chute libre, alors qu’il était autrefois le plus élevé en Amérique du Nord, les familles comptant souvent douze et même seize enfants. Cette fécondité exténuante, qui revenait à prendre les femmes pour des truies, était impunément encouragée en coulisses par l’abbé Lionel Groulx, dont la revue L’Action française, fondée en 1917, prêchait la revanche des berceaux, qui permettrait aux Canadiens français de constituer la majorité au Canada» (1).
Finalement, après moult tractations, on a accepté qu’une bibliothèque et un pavillon, tous deux situés avenue du Parc, portent son nom.
Contrairement à ce que l’on pense de cet écrivain juif montréalais dans certains milieux nationalistes québécois, et même s’il percevait le Québec français à travers un prisme déformant malheureusement dominant dans certains cercles de langue anglaise auxquels il appartenait, Richler était un écrivain qui appréciait la satire : sa cible pouvait être autant la communauté juive canadienne ou québécoise que le Canada dans son ensemble.
Son décès le 3 juillet 2001 aura marqué très certainement la fin d'une époque - celle d'un unilinguisme anglais qui avait prévalu à Montréal et qu'on associait aux vendeuses de langue anglaise et unilingues d'Eaton's, ce grand magasin du centre-ville, lui aussi disparu.
Pour moi, Mordecai Richler a représenté un monde qui n'était pas encore marqué par les attitudes très « politically correct » qui prévalent aujourd'hui. Je le percevais comme ce romancier canadien qui ne prenait pas la « culture » canadienne au sérieux, tout en contribuant magistralement à la forger. Et cela, au moment où, dans les années 1960 et 1970, les élites canadiennes-anglaises se cherchaient désespérément une identité qui les différencierait des Américains.
Au plus fort de ces moments nationalistes, version canadienne, lorsque même la télévision se devait de favoriser un « contenu canadien », Richler avait été invité au talk-show de Peter Gzowski, qui animait une émission très écoutée à la chaîne anglaise de la Canadian Broadcasting Corporation (CBC). On était au milieu des années 1970 et les quelques chanteurs canadiens qui commençaient à s'affirmer suscitaient l'admiration. L'animateur interrogeait Richler sur ce qu'il pensait de Anne Murray, la populaire interprète canadienne de l'heure, et Richler, qui était revenu au Canada en 1972, après un séjour de vingt ans en Angleterre, lui répondit sur le ton railleur qu'on lui connaissait : « Who is Anne Murray? » !
J'aimais son attitude irrévérencieuse et son humour caustique. Il y avait quelque chose de pompeux, de « straight » qui caractérisait le Canada d'alors, malgré l'arrivée de Trudeau, et Richler se plaisait à tourner en dérision ce caractère ostentatoire. C'était quelques années après mai 1968 et je me disais voici enfin un Canadien rebelle.
Je préparais alors ma maîtrise en lettres, à l'Université McGill, et j'avais choisi de travailler sur la littérature québécoise et l'image du Juif. L'écrivain et critique Jean Éthier-Blais, qui enseignait au département de littérature française, avait accepté d'être mon directeur de thèse.
Je lisais Rue Saint-Urbain de Richler et le roman m'avait permis de découvrir le monde juif anglophone de l'intérieur. Quelque chose de familier se dégageait de l’univers dépeint par Richler. Et il mettait du piquant dans une histoire canadienne plutôt morne. En fait, il me permettait de découvrir le passé de Montréal, ma ville. Je pouvais, grâce à lui, me faire une idée vivante et colorée des Juifs qui m'avaient précédé au Québec.
Je développais spontanément des affinités avec le monde qu'il décrivait, un monde qui me ressemblait davantage, même si je n’appartenais pas au même milieu que Richler. C’était un monde qui m’était beaucoup plus proche que celui décrit par certains romans québécois de l’époque, comme ceux par exemple de Victor Lévy-Beaulieu. Richler donnait vie à des lieux que j'allais connaître plus tard en tant qu'enseignant de la Protestant School Board of Greater Montreal (PSBGM), où plusieurs Sépharades comme moi y enseignaient, les écoles protestantes étant plus neutres du point de vue religieux que les écoles de langue française, ces dernières étant encore à l’époque, comme on le sait, catholiques.
Richler décrivait, dans Rue Saint-Urbain, l’ambiance de ces écoles protestantes, comme l'école Baron Byng, qu’il avait lui-même fréquentée. J’y découvrais un monde anglo-britannique où l'« Union Jack » ornait le drapeau canadien et qui avait comme hymne national le « God save the Queen ».
Je pouvais m'imaginer ces années qui avaient précédé la dernière guerre mondiale, durant lesquelles les Canadiens français habitaient leurs quartiers à l'est du boulevard Saint-Laurent, et je prenais conscience aussi de cet antisémitisme ambiant qui caractérisait les années 1930 et 1940 au Canada et aux États-Unis.
On peut aujourd'hui se replonger dans cette atmosphère antisémite nord-américaine en visionnant le film d'Élia Kazan, Gentleman's agreement. Les Juifs étaient exclus de certaines professions et d'autres milieux, comme les universités, et cette d'exclusion pèsera lourdement sur eux jusqu'aux années 1950, comme sur les autres minorités jusqu'aux années 1960. None is too many d'Irving Abella et Harold Troper est un autre de ces livres qui permet de redécouvrir cette période d'exclusion, version canadienne-anglaise cette fois-ci.
Je disais que je travaillais alors à un mémoire sur les stéréotypes dans la littérature québécoise lorsque je découvris Richler. Il avait alimenté ma réflexion car je me souviens qu'il reconnaissait franchement les stéréotypes que son propre milieu entretenait à l'endroit des Québécois.
« Aux préjugés des Canadiens français, nous opposions nos propres préjugés, écrivait-il dans Rue Saint-Urbain. Si nombre d'entre eux étaient persuadés que les Juifs de la rue Saint-Urbain étaient secrètement riches, eh bien! le Canadien français typique était pour moi mâcheur de gomme et faible d'esprit. (…) Le crétin qui obligeait votre oncle à patienter à la Régie des alcools pendant qu'il essayait sans succès d'additionner trois nombres, c'était lui », ajoutait-il, à propos du stéréotype du Canadien français prévalant dans son milieu.
Ce livre, paru en 1969, ne fit aucune vague. Avait-on bien lu ce court roman, pourtant publié en français dans la prestigieuse collection L'Arbre des éditions HMH, ou l'époque était-elle moins politiquement correcte ?
Les seuls Canadiens français dont il entendait parler -et qu'il admirait- étaient des athlètes : Maurice Richard, Dave Castilloux…Mais ceux qu'il détestait vraiment étaient les WASPS, « que nous craignions » précisait-il. Typique de l'époque, Richler se situait dans cet entre-deux, cet espace qu'occuperont ceux qui n'appartenaient pas aux deux peuples fondateurs du Canada. C'est cette situation, dans laquelle il se plaisait à toiser le groupe dominant, qui lui faisait adorer les athlètes canadiens-français. Car ceux-ci, écrivait-il, faisaient « une bouchée des lutteurs blonds d'origine anglo-saxonne »(2)
Si j'étais arrivé dans les années 1950, que j’avais habité l'ouest de la ville et que j'étais unilingue anglais -comme Richler-, j'aurais pu partager les mêmes perceptions.
Plus tard, au milieu des années 1970, je me mettais à la lecture de L'Apprentissage de Duddy Kravitz et, comme plusieurs, j'accourus voir son adaptation cinématographique qui jouait à Montréal. Enfin, un auteur canadien-anglais dont l'œuvre était adaptée à l'écran ! Le film semblait réunir tous les ingrédients du grand rêve canadien : un acteur américain (Richard Dreyfuss), une actrice québécoise (Micheline Lanctôt) et un réalisateur canadien qui allait être reconnu aux Etats-Unis (Ted Kotcheff).
En tant que juifs, toutefois, nous ne paraissions pas à notre meilleur dans L'Apprentissage de Duddy Kravitz. Duddy, l'antihéros, est un escroc qui floue carrément un pauvre paraplégique pour parvenir à ses fins, soit acquérir un terrain dans les Laurentides et combler le rêve de son grand-père. Et le personnage qui le confronte constamment à ses mauvais penchants n'est nul autre qu'une serveuse canadienne-française au sens éthique particulièrement aiguisé (3) ... Avouons qu'aujourd'hui avec les aveux d'inceste et autres qui foisonnent dans la littérature, cela pourrait paraître plutôt fleur bleue. Quoi qu'il en soit cela reflétait assez bien une image idyllique et naïve qu'avait Richler des Québécois, une image très « innocent », comme on dit en anglais.
En dépit de la description satirique que Richler fait du milieu juif québécois, les Juifs ont toujours été nombreux à le lire. J’ai assisté à une de ses causeries à la bibliothèque juive de Montréal et la salle était bondée. On reconnaissait en lui un fils de la communauté juive même si, à toutes fins pratiques, il se reconnaissait très peu en elle. Sa première femme était une Québécoise du nom de Cathy Boudreault, sa deuxième épouse aussi d’ailleurs, bien qu’elle soit de langue anglaise et qu’il épousa à l’église…
Si Richler pouvait être irrévérencieux à l’égard des Juifs – il fut accusé d’éprouver de la haine de soi en tant que Juif – pourquoi ne pouvait-il pas l’être à l’égard d’autres groupes ?
D’ailleurs, il reconnaissait les préjugés qu’avaient les Juifs vis-à-vis des autres, fussent-ils Anglais ou Canadiens français. Ce n'était pas toujours le cas des romanciers et des historiens québécois dont je commençais à étudier les écrits. M. Éthier-Blais, mon directeur de thèse, ne semblait pas beaucoup apprécier mes découvertes alors que j’effectuais des recherches pour mon mémoire de maîtrise en littérature québécoise : je fouillais effectivement dans les œuvres de l'abbé Lionel Groulx.
- Mais non, mais non… me disait-il dans son appartement de la rue Ridgewood, où nous discutions de mon mémoire. Voyons donc, Lionel Groulx antisémite ! Où avez-vous pu dénicher cela ? me demandait-il avec son air impassible.
Il va sans dire que mon mémoire ne ressemblera en rien à mon premier livre, Mythe et images du Juif au Québec, publié chez de Lagrave, quelques années plus tard.
En tant que francophone, j'étais agacé par les représentations stéréotypées des Juifs, présentes dans des ouvrages connus de la littérature et des textes d'histoire du Québec, et je les dénonçais. Le livre provoquera une polémique. Je répliquais, coup sur coup, à Jean Ouellette dans The Montreal Star, à Jacques Ferron dans Le Jour. On n'était pas prêt au Québec à être questionné; la culture, la littérature, sauf quelques rares exceptions, étaient encore une affaire de Québécois « pure laine ». L’écrivain Jacques Renaud, auteur du célèbre Le cassé, signa un grand article sur mon essai dans Le Devoir, où je sentais la difficulté qu’un intellectuel pouvait ressentir en face d’un individu, tout aussi francophone que lui, mais qui questionnait la culture québécoise de l’intérieur cette fois-ci, et non pas d’un autre univers linguistique, comme le faisait Richler.
Jacques Renaud se montra sensible toutefois à mes interrogations et vint me rencontrer pour réaliser une interview qu’il proposa au Devoir, mais qui ne fut jamais publiée…
Si Mythe et images du Juif au Québec, écrit en français et s'adressant aux Québécois, avait provoqué une polémique, on peut s'imaginer quelles proportions cela pouvait prendre lorsqu'il s'agissait d'un auteur déjà célèbre comme Richler, publiant de surcroît dans un périodique américain à grand tirage et à travers le prisme grossissant d'un milieu qui avait été coupé de l'évolution du Québec.
L’arrivée au pouvoir à Québec en 1976 d’un parti indépendantiste fut un véritable choc pour le milieu dont était issu Richler. Et c’est ce choc que Richler exprima dans cet article retentissant sur le Québec paru dans The Atlantic Monthly, en décembre 1977, et que les nationalistes québécois ne lui pardonneront jamais. Il y associait le chant du Parti québécois «Demain nous appartient» à un chant nazi.
En fait, Richler reprenait telle quelle une association faite trois mois plus tôt, dans une autre revue juive américaine, par Irwin Cotler, aujourd’hui député de Mont-Royal au Parlement fédéral et ancien ministre de la Justice du Canada, et Ruth Wisse, professeur à l’époque à l’Université McGiIl. (4)
Si je précise les noms de ces auteurs, c’est parce qu’ils étaient – et le sont encore – des intellectuels de renom de la communauté juive de Montréal. La perception qu’avait Richler du nationalisme québécois n’était donc pas marginale. Elle reflétait les phobies du leadership juif anglophone du Québec.
« Je m'étais rendu coupable d'une gaffe embarrassante », écrira-t-il plus tard. « Non seulement m'étais-je lourdement trompé, mais cela m'avait appris une leçon, parce que j'avais emprunté ce « fait » à un autre auteur de la revue Commentary sans le vérifier »(5)
Richler ne dit pas évidemment s'il a pu rectifier cette « gaffe » dans l'opinion publique américaine.
Je prenais conscience alors d'un autre Richler, non plus le romancier qui m'avait fait découvrir ce monde juif montréalais que je n'avais pas connu, mais un Richler figé dans les années 1930, qui projetait sur le mouvement souverainiste ses phobies du passé et ne parvenait pas à composer avec ce nouveau Québec, qui n'était plus celui des vendeuses unilingues anglaises d'« Eaton's ».
Plusieurs années plus tard, en 1992, je découvris que Richler citait, à plusieurs reprises, mon essai Mythe et images du Juif au Québec dans son livre Oh Canada! Oh Québec ! (6).
Fallait-il m'en réjouir ? Oui, l'antisémitisme avait existé au Canada français, comme on appelait le Québec d'alors mais, comme Richler me l'avait lui-même appris, n'avait-il pas aussi existé au Canada anglais et aux Etats-Unis ? Pourquoi était-il demeuré fixé sur l'antisémitisme des ténors nationalistes canadiens-français et non sur celui des leaders canadiens-anglais de la même époque ? C'était cela finalement qui agaçait.
Quant à Lionel Groulx, oui, il s'en trouve des propos antisémites dans ses écrits, mais a-t-on lu Voltaire (7) ? Richler, qui aimait bien Louis-Ferdinand Céline, faisait la part des choses entre le pamphlétaire et le romancier dans l'œuvre de ce dernier. Comment se faisait-il qu'il ne retenait de l'abbé Groulx que les propos que l'on connaît ? Que doit-on faire en France avec tous ces lieux qui rappellent à notre bon souvenir ces grands auteurs ?
Je me rendais compte aussi du pouvoir qu'exerçait Richler sur les mentalités américaines, aussi unilingue qu'il pût être. Car, comme on sait, ce ne sera pas le seul article sur le Québec qu'il publiera chez nos voisins. S'il s'était trompé avec la chanson «Demain nous appartient», ne pouvait-il pas aussi se tromper sur la vision qu'il projetait du Québec ? Et ne devait-il pas s'interroger sur cette vision ?
Les Québécois ont été, tout compte fait, particulièrement indulgents à son endroit à la fin de sa vie. Son dernier roman La version de Barney, aujourd'hui adapté à l'écran, y a beaucoup contribué. J'ai lu ce roman sans vraiment l'aimer, malgré une critique québécoise carrément élogieuse. Mais je me suis demandé si Richler finalement, en quelque sorte malgré lui, ne nous faisait pas un aveu en reconnaissant ses phobies. Car son personnage principal, Barney Panofsky, a des trous de mémoire. Figé dans ses souvenirs des années 1950 et 1960, ce dernier confond Sartre avec Camus, l'Institut Herzl avec l'Institut Weizmann. Mais il se souvient, en revanche, des deux prénoms de l’abbé Groulx. Une précision que même ceux dont la mission est de nommer nos stations de métro ont dû oublier. Barney se rappelle en effet que l’abbé Groulx avait comme prénoms, Lionel-Adolphe…
Notes
Une première version de cet article est parue dans La Voix sépharade, Montréal, automne 2001.
1. Oh Canada ! Oh Québec ! Requiem pour un pays divisé, Les éditions Balzac, 1992, p. 24.
2. Rue Saint-Urbain, trad. par René Chicoine, HMH, 1969, p. 90-91.
3. Au nom prédestiné d'Yvette, pour ceux qui se souviennent de la controverse déclenchée par Lise Payette au référendum de 1980…
4. Dans la revue Commentary de septembre 1977.
5. Oh Canada! Oh Québec!, Éditions Balzac, 1992, pp. 151, 152.
6. Paru aussi en anglais avec le même titre chez Penguin Books.
7. On lira en particulier son Dictionnaire philosophique et ce qu'il écrit sous le mot « Juif ».
Commentaires et références (pour les adeptes de Wikipedia)
Pour la polémique avec Jacques Ferron, voir :
Jacques Ferron, «La Judéité au Québec», Le Jour, 23 décembre 1977, p. 28.
Victor Teboul, «La Judéité au Québec» (réponse à Jacques Ferron), Le Jour (hebdomadaire), édition du 30 décembre 1977 au 5 janvier 1978, p. 4.
Pour la polémique avec Jean Ouellette (alors directeur du département des Études juives à l’Université de Montréal), voir :
Victor Teboul, «Book review leaves bitter taste» (réponse à Jean Ouellette), The Montreal Star, samedi 11 février 1978.
Le Montreal Star m’avait accordé une longue interview. Voir : «The myth of the Jew in Quebec», The Montreal Star, 4 février 1978, p.3.
L’article de Jean Ouellette paraissait dans la même page: Jean Ouellette, «Literary views of Quebec Jews», 4 février 1978, p. 3.
Pour l’article de Jacques Renaud, voir :
Jacques Renaud, «La nomenclature d'une symbiose», Le Devoir, 14 janvier 1978, p. 37.
Renaud me remit plus tard le texte de l’interview que Le Devoir refusa de publier.
Renaud fut un collaborateur régulier de la revue Jonathan, que je dirigeais dans les années 1980. Il m’accompagna dans le cadre d’une visite d’écrivains québécois en Israël, organisée conjointement par le ministère des Relations internationales du Québec et le ministère des Affaires étrangères d’Israël. L'invitation provenait du gouvernement israélien et était adressée à la revue Jonathan et à ses collaborateurs. Michel Morin, Claude Bertrand et Fernand Harvey firent également partie de la délégation.
L’écrivain Yves Thériault, auteur notamment du célèbre roman Aaron, dont l’histoire se déroule dans la communauté juive des années 1950, a été le seul intellectuel québécois à reconnaître, sans hésitation aucune, dans sa chronique du journal Le Livre d'Ici, le bien-fondé de ma critique des stéréotypes, tels qu’analysés dans Mythe et images du Juif au Québec.
J’ai évoqué dans Ambiguïtés et ouverture de la nation québécoise les échanges chaleureux que j’eus avec Thériault, à la suite de son article paru dans Le livre d’ici, ainsi que l’interview qu’il m’a accordée et qui fut diffusée à Radio-Canada en 1982.
Pour son article, voir : Yves Thériault, «Juifs et Québécois», Le livre d'ici, vol. 3, No 40, 12 juillet 1978, p.1.
28 décembre 2010 (mis à jour 14 nov. 2012, mars 2017)
Voir aussi : Les Juifs du Québec : In Canada We Trust. Réflexion sur l'identité québécoise