« C'est un livre bien fait, ramassé, surprenant à lire et souvent décourageant. Nous y passons tous, même Yvon Deschamps. Bien entendu, Teboul n'a pas trouvé partout de racisme cruel, ce qui serait affreux. Mais il a trouvé du préjugé dans son sens le plus précis, et cette manie de cataloguer d'emblée, sans tenir compte des variantes normales, humaines, qui devrait rendre le personnage à tout le moins différent selon son caractère propre, individuel. Le Juif a donc une présence dans la littérature québécoise, une présence que je n'aurais crue si abondante, et cette présence n'est que rarement plaisante, ou même tolérante. C'est dire que, malgré tout, l'on en apprend à tout âge. Moi, en tout cas, j'avoue en avoir appris beaucoup. Pensez que nous y passons à peu près tous, même Gabrielle Roy, même Laurendeau, et je l'ai déjà nommé, Yvon Deschamps. Romanciers, critiques littéraires, critiques de cinéma, essayistes, éditorialistes, et jusqu'à Lionel Groulx. L'épluchage a été total, les citations abondantes et bien commentées. Il s'agit d'une simple thèse, au demeurant fort bien structurée, mais elle constitue un livre aussi révélateur que fascinant. »