Grâce à l’apport de l’immigration et à un taux de natalité plus élevé, en 2100, les États-Unis auront un léger avantage par rapport au reste du monde.
En 2100, le nombre de personnes de plus de 85 ans devrait être plus élevé que prévu. Ainsi, le monde comptera plus de pensionnés que de travailleurs actifs, assure le professeur de statistiques et de sociologie Adrian Raftery de l’Université de Washington, qui s’est dit extrêmement surpris par les résultats. Ce phénomène a déjà été constaté dans les pays développés mais nous devrions assister à une hausse des personnes inactives à l'échelle mondiale, ajoute le chercheur. En outre, l'étude prévoit une diminution des politiques sociales en faveur des personnes âgées durant les prochaines décennies.
Selon cette étude, publiée dans la revue scientifique «Proceeding», en 2010, la Chine, pays le plus peuplé du monde, comptait 7,9 travailleurs actifs pour une personne inactive de 65 ans ou plus. En 2100, ce rapport sera de 1,6 actif pour un inactif. En Inde, deuxième pays le plus peuplé, cette proportion était de 11,1 actifs pour un inactif. En 2010, elle devrait descendre à 2 actifs pour un inactif. Aux États-Unis, pour une personne inactive, on comptera 1,8 actif alors qu’en 2010, il était de 4,6 actifs pour un inactif de plus de 65 ans. Au Royaume Uni en 2100, Adrian Raftery s’attend à une diminution de 3,6 actifs à 1,6 actif pour une personne inactive. Selon Raftery, en 2100, les États-Unis auront un léger avantage par rapport au reste du monde et ce, grâce à l’apport de l’immigration et à un taux de natalité plus élevé. « Nous ne savons pas exactement de quoi sera fait le futur mais cette étude aidera à établir des projections avec plus de prévision », conclut le chercheur.
L’espérance de vie augmente de deux mois et demi par an dans la plupart des pays développés. Un bas taux de natalité, une population vieillissante, sont autant de facteurs alarmants pour la cohésion sociale et pour le respect de nos valeurs sociales. Le rapport entre population non active et population active sera très préoccupant dans les décennies à venir.
Comment pourrons-nous prendre soins de nos futures générations d’aînés avec un déséquilibre grandissant entre population active et non active? Les actifs financent la retraite des inactifs. Jusqu’à quel âge devra travailler l’aîné pour s’assurer d'avoir un niveau de vie décent après sa retraite ? Faut-ils faire payer plus d’impôts aux actifs ? L’augmentation des charges et la trop lourde dette laissée aux générations futures dans certains pays européens ne feraient qu’augmenter les conflits grandissant entre les générations qui s’annoncent?
Une immigration jeune et active serait une solution incontournable et non négligeable. La reconnaissance des diplômes et des acquis participerait également non seulement à une meilleure intégration des immigrants mais également à augmenter la population active pour un meilleur avenir pour toutes les générations.
18 octobre 2012