Je voudrais revenir sur l’axe dédié à la régionalisation. Force est de constater que de la régionalisation telle qu’elle fonctionne actuellement ne contribue pas au développement ni local ni démocratique. Pourquoi ?
Les cadres universitaires qui s’approprient d’outils d’analyse permettant à élucider les dessous juridiques et politiques du système de la régionalisation et les acteurs associatif(ves) œuvrant pour le développement local peuvent décortiquer le pourquoi de ce dysfonctionnement régionalisé , si j’ose dire.
L’un de ce déficit démocratique de la régionalisation est celui de la carence de l’autonomie. Autrement dit, la relation élu-nommé était toujours caractérisée par une dépendance politique et financière de la collectivité ou la commune dont les membres sont élus, par rapport aux autorités étatiques et en l’occurrence le représentant du ministère de l’intérieur. Le fait que le devenir financier de la collectivité dépend des ordres du représentant de l’Etat rétrécit la marge de manœuvre de l’élu et le laisse à la merci du gouverneur ou Wali.
Ce genre de dépendance ouvre la voie vers des complicités au détriment des intérêts de la collectivité et facilite le recours à des pratiques opaques et frauduleuses. L’inégalité partenariale dont le nommé est le décideur se répercute, non seulement sur le citoyen, contribuable qui ne bénéficie pas du développement local mais aussi sur les acteurs locaux ; notamment les associations locales œuvrant pour le développement démocratique. L’absence donc d’un cadre juridique clair qui régit les relations : Etat/ commune locale et commune locale/association, profite de la pérennité d’un climat où la transparence et le sens de responsabilité ne sont pas mis en exergue.
D’autant plus que plusieurs associations dont certains responsables prédisposés à s’instrumentaliser cautionnent ce climat mal sain et entravent l’élaboration d’un partenariat équitable entre tous les acteurs de développement local.
11 août 2011