Réunis en face des bureaux de la DPJ à Montréal, des ex-placés de la DPJ et l’APTS joignent leur voix à Québec solidaire et demandent l’adoption d’un projet de loi pour encadrer le droit de visite des élus dans les centres jeunesse et les organismes publics.
« On a trop longtemps caché ce qui se passe dans nos centres jeunesse, et le résultat c’est qu’on est face à une crise. Le personnel fuit en courant. Les jeunes en souffrent. Ce qu’on veut avec ce projet de loi, c’est plus de transparence, parce que ce n’est pas en cachant ce qui se passe qu’on va régler les problèmes et offrir les meilleurs services aux jeunes les plus vulnérables » soutient Christine Labrie, députée de Sherbrooke à l’origine de ce projet de loi.
« On entend tellement de témoignages choquants de ce qui se passe dans les centres jeunesse et comme député, je ne peux pas rester les bras croisés devant ces histoires. On doit écouter les jeunes, porter leurs voix et voir les conditions dans lesquelles ils vivent, mais on nous en empêche ! » Guillaume Cliche-Rivard, député de Saint-Henri–Sainte-Anne et responsable du dossier services sociaux pour Québec solidaire. « C’est dommage qu’on soit dans l’obligation d’en arriver là et de devoir déposer un projet de loi pour pouvoir faire notre travail, mais le statu quo ne peut plus durer. Il faut appeler et adopter le projet de loi pour garantir ce droit de visite. »
« Je me souviens de la salle d’isolement où on m’a enfermée il y a 30 ans. Cela a laissé des marques profondes. Je suis donc troublée de savoir qu’encore aujourd’hui des jeunes subissent des mesures d’isolement et de retrait à répétition. Des contentions et des fouilles à nu. Nos élus doivent avoir le droit de visiter les centres jeunesse et foyers de groupe. Les jeunes et les enfants ont le droit de rencontrer leurs élus et ils ont besoin d’être vus et entendus. »
- Nancy Audet, journaliste, autrice, conférencière et ex placée de la DPJ.
« L’omerta persiste dans le réseau de la santé et des services sociaux. Les manquements dans les services offerts doivent être dévoilés par des travailleuses et des travailleurs sous le couvert de l’anonymat, risquant des représailles ou même leur emploi. Pour une plus grande transparence dans nos institutions publiques, l’APTS appuie le principe d’un droit de visite pour les parlementaires et estime que le projet de loi 591 mérite d’être étudié et débattu à l’Assemblée nationale. »
- Robert Comeau, président de l’APTS
« Nous croyons que les jeunes placés ont aussi le droit à la considération et à l’écoute de leur député. Les enfants et les jeunes sont des citoyens à part entière, des sujets de droit qui méritent d’être entendus, consultés et de participer aux décisions qui les concernent. »
- Karolane Chénier-Richard, coordinatrice du collectif Ex-placés DPJ.
Le projet de loi en bref
Le projet de loi 591, intitulé Loi visant principalement à renforcer le contrôle de l’action gouvernementale par un député en lui reconnaissant un droit de visite des institutions administratives, détermine les conditions relatives à la fréquence des visites, la procédure préalable à suivre et le déroulement de la visite.
Il garantit en outre aux députés le droit de s’entretenir confidentiellement avec toute personne et d’être accompagné, lors de sa visite, d’un membre de son personnel, d’un expert ainsi que d’un journaliste.