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Les propos du premier ministre irakien contre l'organisation de Moudjahidine du peuple d'Iran préparent le terrain à des crimes de guerre, selon le mouvement de résistance iranien

(French version only)
À la veille de son voyage à Téhéran, le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki a de nouveau évoqué l'expulsion d'Irak des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI). S'exprimant à la télévision Al-Iraqiya le 6 août 2007, il a déclaré que « la présence de l'OMPI en Irak est nuisible à la sécurité de l'Iran. Cette organisation se trouve dans la liste des organisations terroristes et sa présence sur notre territoire équivaut à ignorer les lois, les règlements et la constitution.»

Ces propos interviennent en pleines pendaisons publiques et collectives en Iran et ne servent qu'à calmer la dictature religieuse à Téhéran.

Il fait peu de doute que M. Al-Maliki et d'autres autorités de son gouvernement soient la source principale des problèmes en Irak alors qu'ils s'efforcent de réaliser les objectifs sinistres du régime iranien. C'est pour cette raison qu'une majorité d'Irakiens voit dans le retrait du gouvernement Al-Maliki le premier pas dans l'amélioration de la situation en Irak. Actuellement, 17 ministres boycottent le gouvernement.

Il est surprenant que M. Al-Maliki ait qualifié la présence de l'OMPI en Irak de nuisible à la sécurité du régime iranien. On ne sait pas vraiment si la première priorité de M. Al-Maliki est de sauvegarder la sécurité du régime iranien ou celle des Irakiens qui sont impitoyablement massacrés et mutilés tous les jours par les mercenaires du fascisme religieux au pouvoir en Iran.

Vingt-quatre heures avant les déclarations d'Al-Maliki contre l'OMPI, l'agence Associated Press citait le n°2 de l'armée américaine en Irak, le général Raymond Odierno disant que, « les miliciens armés et entraînés par l'Iran, sont responsables de près des trois-quarts des attaques ayant tué ou blessé des Américains à Bagdad le mois dernier. »

La présence de l'OMPI en Irak est compatible avec des lois et les conventions internationales et soutenue par une majorité d'Irakiens. Elle est hors du cadre du mandat d'Al-Maliki et de son gouvernement.

Tous les membres de l'OMPI se trouvent à la Cité d'Achraf en Irak et sont protégés par la Quatrième Convention de Genève. Le Haut Commissariat de Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR) a déclaré les 6 et 9 mars 2007, « Il y aura des organes de la loi internationale, particulièrement ceux régissant la loi humanitaire internationale et les droits de l'homme », et donc « l'UNHCR a appellé à plusieurs reprises les autorités irakiennes compétentes et à la Force multinationale à s'abstenir de toute action pouvant mettre en danger la vie ou la sécurité de ces individus, comme leur déportation de force d'Irak ou leur déplacement obligatoire à l'intérieur de l'Irak. »

Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à plusieurs occasions, y compris le 20 mars 2007, a réitéré le principe de non-refoulement (interdiction d'expulser ou d'opérer un rapatriement forcé) des résidents de la Cité d'Achraf. Le CICR a souligné que « les résidents du Camp Achraf ne doivent pas être déportés, expulsés ou rapatriés en violation de la Loi humanitaire internationale. » Le CICR a aussi rappelé à toutes les parties concernées leur obligation de respecter les lois internationales (en particulier l'article 3 commun des Conventions de Genève) et a ajouté que « les principes de la Loi internationale doivent être respectés en ce qui concerne les résidents du Camp Achraf ».

Dans une résolution adoptée le 12 juillet 2007, le Parlement européen a déclaré qu'il «rejette vigoureusement les menaces d'expulsion et d'interruption des provisions de carburant et d'eau potable faites par de hauts fonctionnaires du gouvernement irakien contre 4000 membres de l'opposition iranienne qui sont réfugiés politiques en Irak depuis 20 ans et possèdent le statut juridique de "personnes protégées conformément à la Quatrième Convention de Genève" et appelle le Gouvernement irakien à respecter leurs droits conformément à la loi internationale ».

A plusieurs reprises ces quatre dernières années, les Irakiens ont réitéré leur soutien à la présence de l'OMPI en Irak. Les déclarations signées par 5,2 millions d'Irakiens, 3000 chefs de tribus, 12.000 avocats et juristes irakiens et 450.000 résidents de la province de Diyala ont souligné que la présence de l'OMPI en Irak était nécessaire comme un rempart contre l'expansion de l'intégrisme et ôtent toute justification aux propos des agents du régime clérical en Irak.

Invoquer l'étiquette de terroriste et les listes du terrorisme pour violer la Quatrième Convention de Genève et les droits des réfugiés est illégal et a été plusieurs fois rejeté par des autorités juridiques et les tribunaux européens. Tenter de coller l'étiquette de terroristes aux résidents d'Achraf est risible et sans crédibilité. Les membres de l'OMPI à Achraf n'appartiennent plus à la liste du terrorisme parce que le 2 juillet 2004, le gouvernement américain et la force multinationale en Irak ont reconnu leur statut juridique de « personnes protégées » en vertu de la Quatrième Convention de Genève.

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A la suite de 16 mois d'enquête sur tous les membres de l'OMPI en Irak, de hautes autorités américaines ont déclaré qu'il n'existait aucune raison d'accuser ne serait-ce qu'un seul membre de l'OMPI en Irak et qu'ils n'avaient trouvé aucune liaison entre ces individus et le terrorisme, selon The New-York Times du 27 juillet 2004 et The Washington Post du 14 mars 2007.

A la lumière des obligations et des engagements du gouvernement irakien vis-à-vis des lois internationales, en particulier de la Loi humanitaire internationale, le droit sacré d'asile et les Conventions de Genève (spécialement l'article 3 commun des Conventions), toute violation de ces obligations touchant les résidents de la Cité d'Achraf et comme le suggère M. Al-Maliki, revient à encourager les crimes de guerre. Le Conseil national de la Résistance iranienne portera donc ce cas devant les instances internationales.
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