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Au sujet du racisme au Château Frontenac de Québec, en 1945

(French version only)
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Ph.D., Université de Montréal, Editor, Tolerance.ca®

Lorsque je lis des articles consacrés au livre de François Charbonneau, L’Affaire Cannon, qui vient de paraître sur le racisme dont furent victimes un médecin américain noir et son épouse au Château Frontenac en 1945, je, me demande si on n’essaye pas de nous disculper et d’innocenter nos ancêtres, car dans quelle mesure une telle enquête permet-elle de comprendre le racisme ? L’article en tous cas, paru ce 7 avril 2025  au JdM (1), ne le dit pas, j’espère que le livre tente d’y répondre. Car, comme dit le dicton, qui s’excuse s’accuse.

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Je me suis intéressé de très près à ces questions et notamment à une fameuse grève, qui, chez nous en 1934, a été déclenchée par des médecins internes de l’Hôpital Notre-Dame contre la direction de leur établissement parce qu’elle avait engagé un médecin juif. D’autres médecins internes s’étaient joints à la grève paralysant ainsi de nombreux hôpitaux de Montréal jusqu’à la démission du médecin juif. Il s’appelait Samuel Rabinovitch. Il avait ensuite quitté le Québec et pratiqua la médecine aux USA et plus tard à Montréal dans un hôpital anglophone. Il pratiquait encore la médecine à un âge assez avancé lorsque je l’ai personnellement contacté dans les années 1990 pour obtenir son témoignage, comme je le rappelle dans mon dernier livre.

À ma connaissance, comme je l’explique aussi dans mon livre, seul le grand journaliste Olivar Asselin avait dénoncé les actions des grévistes et s’était porté à la défense de Rabinovitch en première page de son journal, L’Ordre. Pourquoi Asselin et non d’autres leaders d’opinion ? C’est cela qui devrait être au centre des enquêtes sur le racisme : comprendre et expliquer plutôt que d’excuser. Et oui, ne pas craindre de condamner le passé.

Je trouve aussi ironique que l’auteur de L'Affaire Cannon enseigne à l’Université d’Ottawa. Cette institution a-t-elle présenté ses excuses à Mme Verushka Lieutenant-Duval qui était chargée de cours à l’Université d’Ottawa et avait été retirée de ses fonctions en 2020 après avoir prononcé le « mot commençant par N » dans le cadre d’un cours ?

Les Juifs du Québec : In Canada We Trust est disponible en format papier et numerique. Il peut aussi être emprunté auprès de Bibliothèque et archives nationales du Québec. Plus d'infos ICI.

1. «L'Affaire Cannon»: Les gens de Québec étaient solidaires envers les victimes de racisme, déduit l'auteur

7 avril 2025

 



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By Victor Teboul

Victor Teboul is a writer and the publisher of Tolerance.ca ®, The Tolerance Webzine, which he founded in 2002 to promote a critical discourse on tolerance and diversity. He is the author of several books and numerous articles.

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