Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme vient juste de publier son tout premier rapport traitant des droits des LGBT, les lesbiennes, gays, bisexuelLEs et transgenres et transsexueLEs.
Le mandat du rapport a été instauré à la 17e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU en juin 2011 par une résolution proposée par l’Afrique du Sud et appuyée par la majorité des pays du Conseil. Le rapport sera examiné plus amplement par le Conseil lors de sa 19e session en mars 2012.
Intitulé Discriminatory laws and practices and acts of violence against individuals based on their sexual orientation and gender identity, ce rapport, traite des normes internationales de protection des droits humains, des cas de violence envers des LGBT, des lois et pratiques discriminatoires à leur égard et termine en abordant quelques initiatives de lutte contre les violations de leurs droits. Les données ont été colligées à partir de rapports onusiens, de statistiques disponibles sur les crimes haineux et de rapports produits par des organisations régionales et non gouvernementales.
Toutes les régions du monde présentent des cas de violence homophobe allant des violences psychologiques, telles que des menaces, à la violence physique – viols, agressions sexuelles, coups, enlèvements, meurtres (dont certains par lapidation). La violence est même parfois orchestrée par des groupes paramilitaires, néo-nazis, fondamentalistes ou autres.
Plus de 76 pays possèdent des lois criminalisant certaines pratiques sexuelles, dont cinq (Iran, Mauritanie, Arabie saoudite, Soudan et le Yémen) les sanctionnent par la peine de mort. D’ailleurs, en 2010, une grande campagne internationale a été menée, notamment par Avaaz, afin d’empêcher l’adoption d’une loi anti-homosexualité en Ouganda. Ce projet de loi rendait les personnes ougandaises homosexuelles passibles de peine de mort. La pétition virtuelle a recueilli plus de 450 000 signatures et elle a été remise au président du pays. À ce jour, ce projet de loi a été mis en attente, sans avoir été complètement écarté.
C’est pourtant le rôle des États et de prendre des mesures pour protéger les personnes qui subissent de la discrimination, à l’instar de l'Espagne, le Honduras, l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Allemagne et l'Uruguay, qui ont adopté des lois et des mesures visant à contrer la discrimination basée sur l’orientation sexuelle.
La situation des droits des LGBT à travers le monde est si préoccupante que l’ONU a organisé d’autres événements pour accroître la sensibilisation de la population à cet enjeu.
Consultation à Rio
Un peu plus tôt ce mois-ci, dans la cadre des célébrations entourant la Journée internationale des droits humains, l’UNESCO a tenu une consultation internationale s’intéressant à l’intimidation envers les étudiantEs LGBTI (comprenant aussi les gens intersexuéEs, pouvant comporter des caractéristiques physiques masculines et féminines) à Rio de Janeiro au Brésil.
La Consultation de Rio sur l’intimidation homophobe et l’éducation pour tous a réuni des expertEs de l’ONU, des organisations non gouvernementales, des ministres de l’éducation et du personnel académique de plus de 25 pays dans le but de développer des moyens d’assurer une éducation de qualité pour tous les élèves.
Une Déclaration appelant les gouvernements à assurer l’accès à une éducation de qualité en éliminant les barrières créées par l’homophobie et la transphobie a été adoptée lors de la consultation. Les exemples de bonnes pratiques tirés de cette consultation seront publiés par l’UNESCO au courant de l’année 2012.
Conférence à New York
Parallèlement, une conférence sur la discrimination et la violence basées sur l'identité et l'orientation sexuelle a eu lieu au quartier général de l’ONU à New York. Plus de 300 personnes y ont assisté. Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon et le Sous-secrétaire général de l'ONU aux droits de l'Homme, Ivan Simonovic, ont rappelé que les jeunes souffrent énormément de l’homophobie et de l’intimidation, poussant même certains jusqu’au suicide, ce qu’on a pu observer récemment au Canada avec le suicide du jeune Jamie Hubley.
L’homophobie et l’intimidation affectent les jeunes jusqu’à l’âge adulte et causent d'énormes souffrances. Messieurs Ban et Simonovic ont souligné que le problème de l'homophobie est un défi partagé; les familles, le personnel enseignant, les voisins, les personnalités religieuses et les États ont tous un rôle à jouer pour protéger toutes les personnes de la violence et de la discrimination, particulièrement pour des motifs d'orientation et d'identité sexuelle.
18 décembre 2011