Le suicide de la jeune québécoise Marjorie Raymond, qui a été victime d’intimidation à l’école, a suscité de nombreuses réactions dans les médias et les réseaux sociaux. Peu de solutions ont toutefois été évoquées. On a même reproché au gouvernement de ne pas allouer assez de fonds et de ressources pour éradiquer ce problème qui a causé plusieurs suicides au cours des dernières années au Québec et dans le reste du Canada.
Bien que les vidéos et les réseaux sociaux puissent représenter de bons outils de sensibilisation, force est de constater que seule la prise en compte de ce problème par les élèves, par leurs parents ainsi que par le personnel enseignant permettra de prévenir l’intimidation.
Il s’agit d’abord de savoir que toute forme de différence chez un individu aussi minime soit-elle (différence de manières, d’accent, d’origine, de tenue vestimentaire) peut susciter auprès de l’agresseur potentiel des sarcasmes, des moqueries, des commentaires de toutes sortes qui singularisent la victime et la rendent coupable d’être différente.
C’est cette culpabilité qui souvent l’empêche de réagir et d’en parler à ses proches ou à son professeur.
L’intimidation vise à blesser la victime, à l’humilier, l’exclure, l’insulter. Elle peut entraîner des coups, des blessures physiques. L’agresseur peut s’amuser à proférer des menaces, faire circuler des rumeurs, bousculer la victime, la manipuler. On pense aussi que l’agresseur finira par se lasser, alors qu’au contraire, après un répit, il (ou elle) revient à la charge. L’agresseur parvient aussi à ses fins en s’associant à d’autres formant ainsi un groupe dont les membres participent en riant aux moqueries adressées à la victime. Ce faisant cette dernière vivra dans un isolement insupportable qui la poursuivra jusque dans son sommeil.
Les parents de leur côté doivent se montrer sensibles aux changements qui surviennent dans les comportements de leur enfant : refuse-t-il (ou elle) de se présenter à l’école ? Veut-il/elle changer d’établissement, de quartier ?
Il faut apprendre aux parents et aux jeunes à surmonter cette culpabilité que ressent l’enfant subissant l’intimidation. Victime d’isolement et de moqueries, cette dernière finit par croire qu’elle n’est pas normale et que ses bourreaux ont raison de se moquer d'elle. Or, il faut lui rappeler que ces moqueries n’ont pas de fondement et qu’elle a le droit de se défendre contre cette forme d’agression. De plus, il existe des recours contre ses agresseurs.
Les élèves aussi doivent être sensibilisés à ce que constitue l’intimidation et leur rappeler qu’ils doivent la dénoncer s’ils sont témoins d’un tel acte.
Ailleurs au Canada, des élèves ont décidé de se prendre en main afin de sensibiliser leurs pairs à ce que représente l'intimidation. Plusieurs élèves dans diverses écoles du Canada anglais ont pris des initiatives collectives visant à éradiquer l’intimidation. Les étudiants de l’école Etobicoke School of the Arts de Toronto ont même obtenu le soutien de Lady Gaga.
Suite au suicide en Ontario, en octobre dernier, d’un jeune, victime d’intimidation à cause de son orientation homosexuelle, le gouvernement provincial a présenté un projet de loi visant à punir tout agresseur d’intimidation pouvant aller jusqu’à son expulsion de l’école.
L’intimidation est donc l’affaire de tout le monde, encore faut-il la reconnaître pour mieux la combattre.
Au Québec, signalons les services d’écoute téléphonique suivants :
Pour les jeunes :
Tel Jeunes : 1800 668-6868
Tel aide : 514-938-1101
Pour les parents: 514-288-5555
1 décembre 2011